mardi, mai 31, 2005

Ce soir, j'ai parlé de toi...

Ce soir, j'ai parlé de toi.

De cette belle folie que tu abrites et qui t'a valu le surnom "mon freak".

De cette animalité qui t'anime qui est venue réveiller la mienne.

De cette douceur qui t'habite et qui fait que je me sens si à ma place à tes côtés.

De cette beauté que tu as et qui m'émeut encore chaque fois que je pose mes yeux sur toi.

De la délicatesse que tu as eu pour m'apprivoiser.

Du vert de tes yeux qui me trouble encore autant.

De cette façon que tu as de me toucher qui m'a fait comprendre qu'avant toi, personne ne m'avait touchée.

Ce soir, j'ai parlé de tout ce qui fait que je t'aime.

Parce que ce soir, je voulais oublier tout ce qui fait que j'ai envie de te détester...
Parce que je ne veux pas t'haïr avec la même force, la même puissance que je t'aime.
Je veux t'aimer. Ou t'oublier. Mais pas t'haïr. Ça doit trop faire mal la haine pour une fille intense comme moi.
Alors, ce soir, j'ai parlé de toi. De tout ce que j'aime de toi.
De tout ce que je suis incapable d'oublier.
Et je te hais un peu...

dimanche, mai 29, 2005

Haine, vieillesse prématurée et manque...

«Ça vient de loin la haine. Ça fait mal, ça brûle, ça détruit et parfois même ça tue. Mais pas le corps. Jamais le corps. Ça tue l’innocence, les illusions, l’espoir et on devient dur. Plus dur que notre visage, plus dur que nos absences. Je l'ai reniée, ignorée, haie même. Mais hair ce qui nous maintient en vie n'est possible que si l'on renonce à vivre soi. Je ne serai jamais complice. Je continuerai de hurler le silence même si cela doit briser ce qui ne l’a pas été. Même si c’est absurde. Même si c’est inutile.
Ce n'est pas simple de hair. Il faut lutter contre soi-même. Refuser d'oublier, refuser de comprendre. Pourtant, on comprend et on lutte. On lutte parce qu'on ne croit plus que les bons gagnent tout le temps, que le crime ne paie pas, qu'on naît tous égaux, qu'on a ce qu'on mérite. Croire que la vie s'arrogera le droit de rééquilibrer les comptes est bien trop aléatoire pour moi. J'ai choisi mon camp: l'affontrement»
«Il y a de ces gens qui naissent avec une si minuscule fissure qu'on ne peut la voir à l'oeil nu. Je suppose qu'on ne le sait pas soi-même, et que quand on le sait, la fissure est déjà une faille. Il faudrait prévenir les pères que l'enfance est sacrée. Leur dire qu'elle peut disparaître dans cette faille. Qu'ils peuvent la détruire. De la mienne, je ne garde rien. Rien qu'une vieillesse prématurée née de la nécessité de survivre.»
«L'émotion du manque, c'est tangible. À certaines heures ou dans certains lieux, l'émotion du manque est viscérale, tellement prête à hurler, que la douleur de la perte n'est rien à côté de la souffrance ressentie par la certitude de l'absence.»
Tirés de: La petite fille à la peau trop blanche de Nathalie Thomas.

samedi, mai 28, 2005

Vide et pleine...

Ce matin, je me sens vide. Vide de sa présence.
Ce matin, je me sens pleine. Pleine de son absence.
Que ce soit parce que je me sens trop vide, ou trop pleine, j'ai mal. Mal à en crier. Mal à en pleurer. Mal à en crever.
Hier, je voulais la chaleur d'un corps d'homme contre le mien pour cesser d'avoir froid. Je n'ai eu que le sommeil.
Ce matin, je voudrais me sentir moins vide, me sentir moins pleine.
Merde, je voudrais juste me sentir bien. Loin de ce trop vide. Loin de ce trop plein.
Y a quelqu'un qui a envie de me bercer?

Ce soir, je voudrais...

Ce soir en rentrant chez-moi, j'ai eu froid. Rien n'arrivait à me réchauffer.

J'ai fait couler un bain chaud. Je m'y suis glissée. La sueur s'est mise à perler sur mon visage. Mon corps s'est alourdi sous l'effet de la chaleur de l'eau. Et pourtant, pourtant, j'avais toujours aussi froid.

Froid de ce froid que rien ne peut réussir à chasser. Rien. Pas même un bain un peu trop chaud. Ni un chocolat chaud.

Rien... sauf la chaleur d'un corps.

Ce soir, je voudrais une bouche qui s'écrase contre la mienne pour en capter toute la chaleur.

Ce soir, je voudrais des mains sur mon corps pour qu'il tremble de désir plutôt que de froid.

Ce soir, je voudrais un homme près de moi pour chasser les loups et la bête. Pour chasser l'hiver en moi.

Ce soir, je voudrais m'endormir contre toi... pour ne plus avoir froid.

vendredi, mai 27, 2005

Comprendre pour mieux guérir...

Suite à la diffusion du témoignage de Nathalie Simard, j'ai entendu et lu des choses qui m'ont donné envie de réagir.
Et, j'ai eu envie d'apporter cette mise au point. Violer une femme ou un enfant, peu importe dans quelle circonstance, c'est pas pour une question de cul, de sexe. C'est pour le pouvoir, pour la domination qu'ils ont sur l'autre. Ces gens sont des êtres immatures psychologiquement, qui sont perturbés et qui ont une faible estime d'eux-mêmes. Avilir l'autre est parfois le seul moyen qu'ils ont trouvé pour se sentir quelqu'un.
Pour ces gens, il n'y a pas de "thrill" à payer pour les services d'une prostituée ou à se trouver une fille dans un bar pour baiser sagement avec consentement. Et souvent, ces hommes sont mariés ou en couple et ont des relations sexuelles régulières avec leur conjointe. Le sexe dans le viol ou l'inceste n'est qu'un moyen d'arriver à leur but. Mais, ce n'est pas le but comme tel.
Je n'excuse pas ces gestes qu'ils posent. Mais pour ne pas sombrer dans la folie ou pour ne pas devenir une femme éperdue de vengeance ou aigrie, j'ai voulu comprendre. Comprendre ce qui peut se passer dans le cerveau d'un homme qui brise ainsi la vie d'un enfant ou d'une femme.

Bref, comprendre m'a permis de démystifier la bête et non pas de l'excuser...

Il fallait que j'écrive...

Je devrais aller dormir parce que je suis extrêmement fatiguée.
Mais je suis pas capable. Il fallait que j'écrive. J'ai regardé par curiosité l'entrevue avec Nathalie Simard. J'en parlerai pas beaucoup parce que j'avoue que j'ai besoin de couper avec tout ça. J'ai parlé de mon passé dans mes derniers posts alors que j'ai pas l'habitude d'en parler. Jumelé avec la tempête médiatique qui entoure encore une fois l'histoire Simard / Cloutier... c'est trop pour moi. Trop de choses remontent. Mais en même temps, j'ai besoin d'en parler sans savoir pourquoi...
Je la trouve courageuse Nathalie Simard (allez savoir pourquoi je lui attribue cet adjectf alors que je suis incapable de me l'attribuer à moi-même!). Mais j'avais besoin de voir cette entrevue pour le dire. Je voulais voir ses yeux...
Et, tout ce que je peux dire, c'est que je me suis reconnue en elle. Dans sa douleur. Dans la honte qu'elle a ressenti. Dans la peur aussi. Être victime d'abus sexuels en bas âge par quelqu'un qui fait figure d'autorité, ça laisse des traces qui ne s'effaceront jamais. Ça laisse des traces qui font qu'on se reconnait entre victimes.
Et je suis consciente que pour certaines filles, ça laisse des traces plus profondes que chez d'autres. Juste à voir les rides d'amertume qui entouraient sa bouche... c'est évident que cette femme n'est pas heureuse.
Mais sans savoir pourquoi, j'ai envie de dire qu'il y a une vie aussi après tout ça. On peut vivre. Je ne veux plus entendre que je suis une survivante! Parce que je ne veux pas survivre moi, je veux vivre pleinement!
Une certaine douleur m'habitera toujours. La peur me poigne encore parfois aux tripes. Mais il y a une vie après. Il faut juste y croire très fort. Croire en la vie. Croire en soi. Croire à la lumière au bout du tunnel. Croire au soleil après la pluie...

jeudi, mai 26, 2005

Printemps tout gris...

Mes humeurs n'ont pas l'habitude d'être influencées par la température. Mais là, j'avoue que ce printemps tout gris commence à me peser.

Je travaille dans le public et j'ai toujours remarqué à quel point le printemps à un effet bénéfique sur les gens. Ils sont joyeux. Ils ont tous envie d'être amoureux. Ils ont des projets plein la tête. Et, la libido est à la hausse!

Mais pas cette année. Je regarde les gens et si je me fiais uniquement à leur humeur, je me croirais à la fin du mois de février. À cette époque ou les gens prennent des vacances pour recharger leur batterie. Souvent vers une destination soleil pour faire le plein de cette énergie que lui seul peut nous transmettre.

Ils annoncent encore une température de merde pour ce week-end. J'ai beau faire des plans invitants: cinéma, bonne bouffe entre amis, une deuxième visite à la grande bibliothèque, lire un bon livre, louer tous ces films que je n'ai pas vus... rien n'emplit véritablement mon coeur de joie.

Moi, j'ai envie de sentir les doux rayons du soleil réchauffer ma peau. J'ai envie de mettre des lunettes fumées pour ne pas que mes yeux bleus en souffrent et retirer une pelure que le vent du nord rend encore et toujours nécessaire! J'ai envie d'aller marcher dans des sentiers remplis de verdure.

Quoiqu'à bien y penser, une marche sous la pluie, ça peut être infiniment romantique...

À cause de toi...

Pour tous les gens qui ont été les parents de leur mère ou de leur père.
Pour tous ceux qui ont eu une mère ou un père un peu tout croche qui ne voyait que leur propre détresse.
Voici le texte d'une chanson qui dit mieux que je n'aurais pu le faire moi-même l'impact que cela a eu sur moi, sur ma vie... et sans doute sur la vôtre.
I will not make
The same mistakes that you did
I will not let myself
Cause my heart so much misery
I will not break
The way you did, you fell so hard
I’ve learned the hard way
To never let it get that far
Because of you
I never stray too far from the sidewalk
Because of you
I learned to play on the safe side so
I don’t get hurt
Because of you
I find it hard to trust not only me, but everyone around me
Because of you I am afraid
I lose my way
And it’s not too long before you point it out
I cannot cry
Because I know that’s weakness in your eyes
I’m forced to fake
A smile, a laugh, every day of my life
My heart can’t possibly break
When it wasn’t even whole to start with
I watched you die
I heard you cry every night in your sleep
I was so young
You should have known better than to lean on me
You never thought of anyone else
You just saw your pain
And now I cry in the middle of the night
For the same damn thing
Because of you
Because of you
Because of you
I am afraid
Because of you
I never stray too far from the sidewalk
Because of you
I learned to play on the safe side so I don’t get hurt
Because of you
I try my hardest just to forget everything
Because of you
I don’t know how to let anyone else in
Because of you
I’m ashamed of my life because it’s empty
Because of you
I am afraid
Because of you
Chanson écrite par: Kelly Clarkson/David Hodges/Ben Moody

Courage ou orgueil?

Depuis quelques jours, je m'interroge sur le sens du mot courage. J'ai même été voir la définition que mon dictionnaire en donne.

Courage, selon "petit Larousse illustré 1984": Fermeté, énergie morale en face du danger, de la souffrance, des échecs. ║ Ardeur mise à entreprendre une tâche: travailler avec courage. ║ Avoir le courage de faire quelque chose, en avoir la volonté plus ou moins cruelle. ║ Prendre son courage à deux mains, faire appel à toute son énergie.

Le mot courage est souvent employé par les gens qui apprennent d'où je viens. Moi, j'ai toujours envie de répondre que je ne suis aucunement courageuse. J'ai fait face aux choses qui me sont arrivées parce que c'était ma seule façon de survivre. Et, j'ai un instinct de survie très développé parce que j'ai été mise en position de survie relativement jeune dans ma vie.

J'ai connu mon premier abus sexuel à l'âge de 2 ans. À un âge où on devrait jouer à la poupée, courir dans les champs. Pour survivre, j'ai dû me faire croire que mon grand-père ne me faisait pas de telles choses. Mais, je suis devenue vieille. Je n'étais déjà plus une enfant. Et il m'a fallu aller à la découverte de la petite fille que j'ai été avant cet abus pour réellement savoir qui je suis. Parce que si les drames qui ont ponctué ma vie m'ont façonnée, j'étais quelqu'un avant tout ça. J'étais une petite fille au tempérament doux, calme. J'étais souriante, joyeuse même. Depuis que je suis allée à la rencontre de la petite Pitounsky, j'apprends à la retrouver. À retrouver cette joie en moi. À reconnecter avec la douceur et le calme qui m'ont jadis habitée. Et je suis encore surprise de constater combien je suis différente de ce que j'ai toujours cru être.

Ne pas avoir baisser les yeux face à mon agresseur d'il y a 10 ans. Lui avoir cracher au visage. Pour moi, ce n'était pas du courage. C'était un genre d'orgueil (bien placé!). Il n'était pas question que je lui procure le plaisir de pleurer devant lui. Il n'était pas question que je lui procure la joie de me briser ne serait-ce que quelques secondes. Il a fait ce qu'il a voulu de mon corps, oui, et survivre a été ma plus grande victoire. Parce qu'il n'a pas été le plus fort. Il ne sera jamais le plus fort. J'ai été plus forte que lui...

Et pourtant, je n'aime pas non plus quand on dit que je suis forte. Que je suis une survivante. Moi, quand je me regarde je ne vois qu'une pauvre fille qui a fait du mieux qu'elle a pu avec la vie qu'elle a eu. Avec une mère un peu folle. Avec un père mou. Avec des méchants loups qui ont pris son enfance et sa jeunesse. Avec une bête qui a voulu prendre sa vie...

dimanche, mai 22, 2005

Survivre à l'inacceptable...

J'avais 19 ans et toute la vie devant moi. Puis, subitement, un trou noir, le corps meurtri, la terreur au fond du ventre et l'impression de revenir de loin, de très loin. Seule, j'ai pansé mes plaies, mes bleus, sans savoir comment ils étaient apparus. J'étais morte de peur, mais de qui, de quoi, je ne le savais pas. J'avais un gouffre à la place du coeur et je ne comprenais pas d'où il venait.

Et puis un jour, le soleil est revenu dans ma vie. Comme toutes les filles de mon âge, j'ai ressenti un élan naturel pour un beau jeune homme et, j'ai pensé que tout irait pour le mieux. Mais, lorsqu'il m'a touché, j'ai vomi. Et lorsque les vomissements ont cessé, la terreur s'est emparée de mon âme, de mon corps. Comme tout le monde, j'ai cru mon heure arrivée lorsque cette crise d'angoisse a pris possession de moi. Et j'ai compris qu'une partie de moi avait été brisée. Je lui ai demandé de partir. De partir et de ne plus revenir.

Plusieurs années se sont écoulées avant qu'un autre homme m'approche. J'avais peur. Peur que les vomissements et l'angoisse reviennent. Et ils sont revenus. Mais je me suis entêtée. Et, je me suis confiée à cet homme. Croyant qu'avec le temps, tout rentrerait dans l'ordre. Après 3 mois et 25 livres en moins, je me suis avouée vaincue. J'ai rompu, la mort dans l'âme.

J'avais beau consulter, je ne savais pas contre quoi je me battais. Mais je savais que pour guérir, il fallait que je me souvienne. Et j'avais si peur. Je n'avais aucune idée de ce qui se cachait dans les tréfonds de mon âme mais je savais que c'était horrible. Parce qu'une partie de moi était morte ce jour-là...

Puis, j'ai rencontré un psychologue, un homme fantastique, qui a dit pouvoir m'aider. Il m'a fallu du temps, de la persévérance et de la patience pour que ces souvenirs remontent. Ils revenaient au compte-goutte. Pour me laisser le temps de les assimiler sans faire voler ma psyché en éclat cette fois-ci. Je suis allée d'horreur en horreur. 8 ans après le drame, j'ai revécu chacune des atrocités que cet homme m'a fait subir. Et la plus douloureuse d'entre elles a été de prendre conscience qu'un jour, un homme a tenté de m'enlever la vie. Qu'il a cru avoir ce pouvoir sur ma vie.

10 ans plus tard, mon corps a conservé des blessures de cette froide nuit d'octobre. Je souffrirai de migraines jusqu'à la fin de mes jours, mais c'est si peu considérant les coups que j'ai reçus à la tête. 10 ans plus tard, je découvre encore l'ampleur des horreurs; de récentes radiographies pour des problèmes de dos m'ont permis de découvrir les multiples fractures aux côtes que la pelle et les coups de pieds ont imprimé sur mon corps.

Et il y a ces cauchemars qui peuplent mes nuits. Toutes mes nuits depuis deux ans. Ce drame que je revis et revis, soir après soir. La lame de son couteau sur ma peau. Les liens autour de mes poignets et des mes chevilles. Le bâillon sur ma bouche. Et la peur, surtout la peur.

Je n'ai connu que quelques nuits de paix. Celles que j'ai connues auprès de E. Parce qu'avec son amour et sa douceur, il a su chasser ces horreurs de ma tête. Avec son corps contre le mien, plus rien ne pouvait m'arriver. J'étais en paix.

Aujourd'hui, E. n'est plus là. Et, les cauchemars sont revenus. Et j'ai peur. Si peur.

J'ai 30 ans. Toute la vie devant moi. Et bien des horreurs derrière moi.

samedi, mai 21, 2005

Fou d'elle...

Dès qu'il l'a vu, il l'a trouvé jolie. Il a eu envie de la baiser.

Il est devenu son ami. Il lui a même demandé de devenir sa blonde, sa femme. Pendant, un an, il lui a dit son désir pour elle. Mais elle, elle n'était pas amoureuse de lui. Et elle, déjà plus de son temps, elle ne baisait que par amour.

Un soir frais d'octobre, elle est allée chez-lui. Pour écouter un film. Comme ils le faisaient à l'occasion. En amis. Après le film, il lui a dit qu'il la trouvait belle. Qu'il aimerait la marier. Qu'il avait envie d'elle. Elle lui a expliqué qu'elle l'aimait bien mais qu'elle n'éprouvait que de l'amitié pour lui et qu'il en serait toujours ainsi. Il a semblé comprendre. Lui réitérant son amitié malgré son désir d'elle qu'il ne pouvait assouvir. Et elle est partie.

Elle n'avait que 10 minutes à parcourir à pied. Elle n'était pas peureuse malgré l'heure tardive. Elle a entendu des pas. Et, les pas se rapprochaient. Soudainement, un homme a surgi derrière elle. Lui a mis une main sur la bouche. Lui a demandé de ne pas crier. Elle a reconnu la voix. C'était lui. Il l'a ramené chez lui. Elle sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Elle savait qu'il ne jouait plus. Elle a vu la folie dans ses yeux.

Durant des heures et des heures, il lui a fait subir les pires atrocités. Par moment, il était d'une violence inouїe pour ensuite devenir d'une douceur extrême. Il oscillait constamment entre amour et haine. Mais, jamais elle n'a baissé les yeux. Les poignets et les jambes liés, elle lui crachait au visage pour lui dire son mépris. Même lorsque la lame de son couteau tailladait sa peau, elle n'a jamais versé une larme. Elle arrivait à contenir ses sanglots mais son corps ne pouvant plus tolérer la douleur, elle a vomi. Et, il lui a fait manger ce qu'elle avait rejeté. Il a tout fait pour la briser. Il a souillé son corps, ne lui épargnant aucune bassesse. Mais il savait qu'il n'avait pas eu son âme. Elle était encore la plus forte. Il n'avait plus qu'une solution...

Il a traîné son corps à l'extérieur aux petites heures du matin. Il n'a pas pris la peine de la revêtir. Et, il lui a fracassé le crâne avec une pelle. À au moins 3 reprises.

Elle a froid. Elle a mal partout. Ou est-elle? Pourquoi a-t-elle aussi mal à la tête? Elle entend des pas. Elle ouvre les yeux. Et tout lui revient. Lui. Lui qu'elle croyait être son ami. Lui, lui qui revenait vers elle avec cette pelle. Lui qui est en colère parce qu'elle n'est toujours pas morte. Parce qu'elle est encore la plus forte. Il frappe et frappe son corps avec l'acier froid de la pelle. Elle regarde le ciel, le jour qui se lève. Elle s'accroche à cette image. Elle ne sent plus rien. Et elle s'endort...

Elle a froid, si froid. Est-ce que c'est ça, la mort? Non, ça ne peut pas être ça. Parce qu'elle n'a pas que froid. Elle a mal. Et elle a peur. Très peur. Mais elle ne sait pas pourquoi. Elle ne sait pas de qui. Un gros trou noir. Elle entend des pas. Ce qu'elle entend crée en elle une terreur infinie. Elle ouvre les yeux. La lumière l'aveugle. On touche sa main. Elle sursaute, se recroqueville, tremble. Une voix de femme. Elle entend une voix de femme qui lui dit de ne plus avoir peur. De lui faire confiance. Que tout ira bien dorénavant.

Elle retournera chez-elle. Elle pansera ses blessures seule. De cette nuit, longtemps il ne lui restera qu'un immense trou noir. Et une terreur inexplicable. Et des vomissements chaque fois qu'un homme aura envie d'elle.

Puis, un jour, elle s'est souvenue. Le trou noir a fait place à un film d'horreurs. Un film dont elle était la principale actrice. Elle a compris qu'un jour, un jour un homme a été totalement fou d'elle. Et qu'il en a perdu la tête...

vendredi, mai 20, 2005

Sourire amusé...

Aujourd'hui, en déambulant dans la rue, je me suis faite sifflée et klaxonnée. Et dix fois plutôt qu'une. Et à chacune de ces fois, j'ai souri.

Pas un sourire niais. Pas un sourire qui veut dire "je sais que je suis belle, c'est pas la peine". Pas un sourire vide. Mais, un sourire amusé et un peu pantois à la fois.

Je suis une ancienne toutoune. Je n'étais pas obèse mais disons qu'à 145 livres pour mes petits 5 pieds, j'étais pas petite!!

Et puis, sans que je ne le sache pourquoi, je me suis mise à fondre, graduellement. Mon poids est maintenant stable depuis plusieurs mois après avoir perdu une quarantaine de livres. Pour maintenir ce poids, je m'entraîne régulièrement et je fais attention à mon alimentation. Tâche un peu difficile quand on aime les chips, les bonbons, le chocolat, la crème glacée et les frites comme je les aime! Mais, je me permets quelques gâteries, bien entendu. Sinon, je tomberais rapidement dans la compulsion.

J'ai beau être mince aux dires des gens qui m'entourent, dans ma tête, j'ai pas encore fait la transition. Je suis encore toutoune. À chaque fois qu'une amie me dit "t'as pas vu comment ils te regardaient", j'en suis surprise. À chaque fois que je croise une belle fille mince qui, aux dires de mes amis, n'a rien à m'envier, j'ai encore le réflexe de la détester un peu.

Voilà pourquoi aujourd'hui, ces sifflements et ces klaxons à mon endroit, ne m'ont pas choqué. Ils font partie de mon processus de guérison. Sentir que je plais me fait le plus grand bien même si j'ai encore de la difficulté à le comprendre et à l'accepter.

J'espère un jour arriver à me dire que je n'ai pas un corps parfait mais que ce corps m'appartient, et enfin l'accepter. J'ai surtout hâte de l'habiter complètement. D'y faire ma niche...

Mes couleurs...

Je suis une femme dotée d'une personnalité plutôt particulière. Depuis longtemps, je sais qu'on m'aime ou qu'on ne m'aime pas, mais que je laisse rarement les gens indifférents. Et je sais aussi que ma personnalité demande aux gens qui me côtoient un certain temps d'adaptation.

Je suis un être complexe. Et, j'ai un parcours complexe aussi. J'ai pas appelé mon blog "Les méandres de mon âme" pour rien! Disons qu'il m'arrive de m'y perdre moi-même, dans les chemins tortueux de mon âme, mais sachez que je retrouve toujours ma route!

Je suis faite d'émotions. D'émotions toujours fortes. Le gris, je ne connais pas et j'avoue que même si j'envie parfois ces gens qui sont toujours dans cette zone pour la paix d'esprit qu'ils doivent connaître, ils m'arrivent plus souvent qu'autrement de trouver qu'ils ont l'air de s'emmerder! En revanche, je connais énormément le rouge, l'orange et le jaune. Il m'arrive parfois d'être dans le bleu ou le vert. Mais j'avoue beaucoup côtoyer le blanc et le noir.

C'est évident que c'est pas reposant avoir une nature comme la mienne. Je passe d'un extrême à l'autre assez rapidement. Un moment, tout est lumineux, et l'instant d'après, tout peut devenir sombre. J'ai souvent détesté cette nature. Et oui, pour ceux qui se le demandent, j'ai déjà consulté. Et non, je ne suis pas atteinte d'une maladie mentale quelconque! Je suis seulement une femme intense. Qui a connu des drames qui l'ont fragilisé. Qui aspire à une certaine paix d'esprit et qui essaie du mieux qu'elle le peut de naviguer dans les mers un peu agitées de sa vie. Une femme qui a aimé pour la première fois mais qui n'a pas su bien aimer un homme qui ne savait pas aimer non plus!

Actuellement, j'essaie de retrouver un certain équilibre. Y a des jours ou je crois y arriver et y a des jours ou j'ai l'impression de couler. Ainsi, hier, j'ai eu l'impression de sombrer. Et aujourd'hui, je vais mieux.

Ce que je sais, c'est que vous écrire m'est salutaire. Et vos commentaires le sont tout autant. Chacun à votre façon, avec vos mots, vous m'amenez à réfléchir, à me positionner face à ce que je suis, à ce que je désire être. Aujourd'hui, le commentaire de Robin m'a particulièrement touché. Il m'a réconcilié avec moi-même. Parce que c'est vrai que c'est parfois difficile d'être aussi "intense" que je le suis, mais que la vie a beaucoup plus de saveurs et de couleurs si j'accepte ma nature plutôt que de tenter de l'éteindre!

Merci Robin!

mercredi, mai 18, 2005

Juste plus capable...

Une nouvelle épreuve vient de s'accumuler aux autres.
Là, je coule... je suis juste plus capable.
L'oisillon a terminé sa chute dans une gigantesque marre d'eau.
Je prie, je prie pour ne pas qu'il se noie...

lundi, mai 16, 2005

Fol espoir...

Je lui ai demandé de faire son choix il y a quelques semaines. De rester, en s'engageant, ou de partir.

Il a choisi de partir. Disant que nous deux, c'était pas possible.

Depuis, j'ai tenté du mieux que je le pouvais de panser mes blessures. Autant qu'on peut le faire quand on sait que la raison de la rupture n'est pas le manque d'amour que l'on éprouve l'un envers l'autre. Et, j'en suis arrivée à me convaincre qu'il avait raison... que nous deux ça ne pouvait pas marcher. La seule chose à laquelle je n'arrivais pas à me résigner était de ne plus jamais le voir, ne plus le toucher, ne plus le sentir. Ce deuil, je ne l'avais pas encore fait. Je ne l'ai toujours pas fait.

Cet homme, il a une folie en lui qui me plait tant. Un côté petit garçon complètement craquant. Un corps d'homme des plus... excitants. Une douceur et une animalité déstabilisantes. Une franchise parfois déconcertante.

Mais, il est surtout celui pour qui j'ai laissé tomber mon armure. Pour qui, j'ai cessé de me protéger. Il a été le premier à naviguer sur les rives de mon corps après cette nuit d'il y a 10 ans. Il m'a réconcilié avec la vie, avec mon corps. Il est venu foutre en l'air toutes mes certitudes de fille qui vivait dans sa tête en me donnant le goût de prendre le risque de souffrir pour connaître enfin les beautés de l'amour.

Et, j'ai compris en fin de semaine que tout comme moi, il n'arrivait pas à nous laisser partir. Je savais qu'il me manquait. Mais pas autant qu'avant de lui reparler. Je savais qu'il me possédait. Mais pas autant qu'avant de lui reparler.

Samedi, il m'a tenu des propos que je voudrais oublier parce qu'ils semblaient être la promesse d'un avenir possible pour nous deux. Samedi, il a laissé tombé la sienne, son armure. Mais je le connais, mon bel amour. Je sais qu'il a ouvert son coeur. Et je sais qu'il aura peur... Je sais qu'il retournera derrières ses barricades pour ne pas se laisser atteindre.

J'avais cessé d'attendre. D'attendre qu'il vienne vers moi. D'attendre qu'il s'ouvre un peu. D'attendre qu'il croit en lui suffisamment pour nous donner une chance.

La blessure commençait à peine à guérir. La cicatrice s'infectait encore parfois. Ou elle démangeait affreusement. Mais, le processus de guérison était enclenché et j'étais confiante, même si encore très souffrante.
Mais encore une fois, il est venu foutre en l'air mes certitudes. Les quelques certitudes qu'ils me restaient de la fille qui vit encore parfois dans sa tête.

Je voudrais oublier les mots qu'il a écrits samedi... Je le voudrais tant.
Mais, au fond de moi, j'ai encore cet espoir. Ce fol espoir. Que nous deux, ça peut être possible.
Et la vérité, c'est que je suis encore toute à lui. Rien qu'à lui... Et qu'il le sait.

dimanche, mai 15, 2005

La cité des anges...

Il y avait longtemps que je ne l'avais pas regardé ce film que j'ai vu tellement de fois, au point d'en connaître certaines répliques par coeur. Et pourtant, j'ai encore pleuré en le visionnant. J'en ai encore eu les frissons sur les bras. Je me suis laissée porter par cette histoire d'amour comme si c'était la première fois que je la regardais et, par moment, j'avais vraiment l'impression que c'était le cas.
Redécouvrir ce film qui m'a toujours touchée, sans que je ne sache réellement pourquoi. Et, le voir avec mes yeux d'aujourd'hui. Ces yeux qui ont récemment enfin connu l'amour. L'amour et ses beautés. L'amour et ses déchirures.
Cet être immortel qui devient mortel pour toucher, sentir et goûter cette femme de qui il est tombé amoureux. Et auprès de qui, il ne connaitra qu'un seul instant...
À l'être immortel qui lui demande s'il renoncerait toujours à son immortalité en sachant qu'il n'aura qu'une seule nuit avec elle, il lui répondra ceci:
Je préfère avoir connu une seule bouffée du parfum de ses cheveux, un seul baiser de ses lèvres, une seule caresse de sa main, que toute une éternité sans elle.
Il m'est arrivé, dans la souffrance, d'avoir souhaité n'avoir jamais rencontré E., l'homme que j'aime. Mais les moments que j'ai partagés avec lui étaient si magiques. Ils sont encore plus grands que toutes les douleurs que j'ai pu ressentir en le quittant.
J'ai aimé et j'ai vécu à fond cet amour. Parce que je préfère vivre pleinement plutôt que de passer à côté de ma vie... Longtemps, pour me protéger, j'ai tout fait pour ne pas me laisser "toucher" par un homme. Et même si ça me tue de penser que je ne toucherai plus jamais sa peau, que je ne sentirai plus jamais son odeur, je recommencerais notre histoire si j'en avais le choix... Parce que vivre, c'est aussi prendre des risques.
P.S.: C'est un petit film sans prétention. C'est loin d'être un film de répertoire, n'en déplaise à certains. Mais il a su venir me "toucher"... tout simplement. Et j'espère qu'il en touchera d'autres.

Moment de grâce...

Je suis une accro de la douche. Je ne peux imaginer un début de journée sans une bonne douche chaude. Mon corps se réveille doucement, presque langoureusement. Tous les matins de semaine, que je sois en retard ou non, j'alloue au moins 25 minutes à ce délicieux moment. La fin de semaine, c'est souvent encore plus. J'adore sentir l'eau ruisseler sur ma peau, ce contact privilégié que j'ai avec la douceur de mon corps. Je trouve d'ailleurs qu'il n'y a rien de plus beau qu'une peau mouillée... Ça évoque des images très sensuelles dans ma tête.

Je n'aimais pas les bains. Auparavant, c'était par pure haine de mon corps. Voir mon corps dans l'eau, avoir plein de temps, trop de temps, pour le regarder, le scruter, le détester... c'était vraiment une horreur pour moi. Je ne trouve pas mon corps nécessairement plus joli mais maintenant qu'il est débarrassé d'une quarantaine de livres en trop, j'arrive à l'accepter davantage.

Mais ce qui m'a vraiment permis d'apprivoiser le bain, ce sont les produits Lush. Quelle découverte que ce jour ou je suis entrée dans leur boutique de la rue St-Denis. J'en suis ressortie avec une tonne de bombes effervescentes. Et à ma deuxième visite, j'y ai découvert les pains moussants. Ils sont tout simplement géniaux! Ils produisent une mousse onctueuse à souhait et leur parfum... un pur délice! J'apprécie tout particulièrement ceux qui sentent la gomme balloune. En plus, ils laissent la peau d'une douceur incroyable! À chaque anniversaire ou à Noel, j'en achète toujours à mes amies... elles ont toutes craqué elles aussi!

Maintenant, prendre un bain est pour moi une véritable expérience des sens. C'est un doux moment que je m'accorde lorsque j'ai envie de prendre soin de moi. Quand j'ai les blues ou au contraire lorsque je me sens débordante d'énergie.

Ce soir, j'ai pris un bain. Parce que j'étais heureuse, bien avec moi-même. J'ai allumé mon chandelier. J'ai mis la douce voix angélique de Sarah McLachlan. J'ai humé la douce vapeur parfumé qui s'élevait Et, je n'ai pas regardé les défauts de mon corps. J'ai plutôt célébré ses quelques beautés. J'ai pensé à la vie qu'il porterait un jour en lui, à la nouvelle chance qu'il me donnait, à sa force d'avoir combattu la maladie.

Et j'ai fermé les yeux pour savourer ce moment. C'est ce que j'appelle un moment de grâce.

samedi, mai 14, 2005

J'suis en manque...

J'suis pas en manque de lui parler.

J'suis pas en manque de l'écouter.

J'suis pas en manque de son quotidien.

J'suis pas en manque de ses courriels.

J'suis pas en manque de ses blagues.

J'suis pas en manque de ses sourires.

J'suis en manque de la chaleur de son corps contre le mien.

J'suis en manque de ses lèvres qui titillent les miennes.

J'suis en manque de ses doigts qui caressent mon ventre.

J'suis en manque de mes mains sur son visage.

J'suis en manque du vert de ses yeux et du noir de ses cheveux.

J'suis en manque de son odeur.

J'suis en manque...

En manque de sa tendresse, de sa douceur.

Ce soir, je me coucherai avec ce manque au fond des tripes.

Ce soir, je rêverai qu'il me regarde avec la même intensité que ce soir d'hiver étoilé. Tel un sorcier, il fera disparaitre tous mes manques. Et, j'y rêverai si fort que j'aurai l'impression qu'il est venu passer la nuit près de moi pour me quitter aux petites heures du matin.

J'y croirai fort parce que ce soir, j'en ai vraiment besoin.

jeudi, mai 12, 2005

Des tulipes et un homme...

Hier, en revenant du boulot après mon entrainement, je suis passée devant une maison. Cette maison était comme toutes celles qui l'entourent, à un détail près. Devant, on pouvait y voir des dizaines de tulipes. De deux teintes, dont une qui m'était étrangère. Il y en avait des splendides, quoique plus traditionnelles, de couleur rouge. Les autres elles étaient de couleur corail. Tout simplement un délice pour l'oeil. Les deux couleurs juxtaposées l'une à l'autre formaient un tableau magnifique. Je me suis arrêtée pour les regarder et j'ai souri. Sourire qui ne m'a plus quitté jusqu'à ce que je parte pour le pays des rêves.
J'adore les fleurs. Surtout les tulipes, mes préférées. Elles sont les premières à se montrer le bout du nez. Elles annoncent l'été.
Aujourd'hui, j'avais un rendez-vous très important. Avec un homme qui a toujours été à mon écoute. Un homme qui a toujours su composer avec ma nature intense et explosive. Mais j'anticipais cette rencontre car il avait mon avenir entre ses mains.
En ce début d'après-midi, j'allais rencontrer mon médecin. Il suspectait fortement qu'une bibitte rongeait mes chairs par l'intérieur. Un mal qui pouvait, dans le meilleur des cas, me priver d'avoir des enfants à jamais et, dans le pire des cas, m'enlever la vie.
Il m'a accueilli avec son éternel sourire. Moi, je tremblais. J'avais si peur. Il a planté son regard dans le mien et il m'a dit: tu peux enfin respirer. L'attente est terminée. Tu es hors danger. Tous les tests sont négatifs.
Ces tulipes hier ont mis la joie dans mon coeur. Et aujourd'hui, je sais qu'elles n'annonçaient pas que l'été. Elles annonçaient ma renaissance...

mercredi, mai 11, 2005

Le repos de la guerrière

Ma mère est décédée alors que je n'avais que 10 ans. Son corps a lâché, épuisé de cette vie de misère qu'elle lui aura fait subir. J'avais tellement d'autres combats à livrer qu'en vieillissant, même si je savais que ma mère n'avait pas été parfaite, je n'éprouvais aucune colère à son égard. Je me voyais grandir, évoluer, éprouvant certains problèmes relationnels avec les hommes, mais croyant que ça venait de mes autres batailles. Jusqu'au jour ou une thérapie m'a révélé à quel point ma mère avait eu un impact négatif sur mon évolution.

Je vous ai sans doute semblé un peu dure à son égard. Pourtant, je l'ai aimé. Et la petite fille que j'ai été et qui est encore en moi l'aimera toujours. Elle aussi elle m'a aimé. Beaucoup, mais mal. J'étais son miroir. Je lui rappelais ses échecs. Elle se détestait tellement qu'elle me l'a fait chèrement payé. Mais, sachez que j'ai aussi eu quelques moments magnifiques avec ma mère. Surtout cette journée, la veille de sa mort, ou elle m'a fait découvrir sa vie de petite fille. Ce qu'elle avait été avant, avant que tout se mette à déraper dans sa vie. Avant qu'elle ne commence à bousiller la mienne.

Et dimanche, j'ai vraiment senti le poids de l'héritage qu'elle m'a laissé. Je lui ai enfin dit ce que je n'avais jamais osé lui dire. En fait, je n'avais jamais su avant ce jour que j'avais autant de colère envers elle. Je n'ai jamais aimé ce sentiment. Et je ne l'aime toujours pas.

Mais je sais que pour guérir, il faut passer par certaines étapes. Et, je ne peux plus nier l'impact destructeur que les paroles et les gestes de ma mère ont eu sur ma psyché de petite fille en manque d'amour.

Maintenant, je comprends pourquoi je veux être LA plus belle. Parce qu'une petite fille est toujours la plus belle pour sa mère et que moi, je n'ai pas su l'être.

Maintenant, je comprends pourquoi je n'entreprends rien que je ne pourrai pas réussir avec excellence. Parce qu'elle exigeait que je sois LA meilleure. Que je sois tout ce qu'elle n'avait pas su ou pu être.

Maintenant, je sais pourquoi je n'ai pas été amoureuse avant mes 29 ans. Parce que j'ai toujours su qu'aimer pouvait faire mal à mourir...

Mais, j'ai aimé. Et oui, j'ai mal à mourir par moment. Parce que l'homme que j'aime est exactement comme ma mère. Il a beau m'aimer de tout son coeur, il s'aime si peu lui-même qu'il ne sait pas m'aimer, il ne peut pas m'aimer.

Outre la souffrance qui l'accompagne, une peine d'amour a ceci de merveilleux, c'est un révélateur. Si nous prenons le temps de sonder notre âme, si nous prenons le temps de vivre chacune des étapes de ce "deuil", nous en ressortons grandi. Grand d'une nouvelle connaissance de soi. Connaissance de soi qui finira un jour par nous éviter certaines erreurs, certaines blessures.

Les derniers jours ont été difficiles. Depuis hier, je vais mieux. Et j'ai enfin le recul nécessaire pour voir que le texte qui a jailli de mes doigts dimanche était une bombe. Mais je crois que je l'ai désamorcé avant qu'elle saute...

La tempête est passée. Croyez-moi, je profite de cette accalmie. De ce doux repos.

Et, comme après chaque bataille, je me sens déjà assez forte pour livrer mon prochain combat.

Parce que, je suis une guerrière!

lundi, mai 09, 2005

La chute de l'oisillon

L'oisillon pique du nez depuis deux jours.
En fait, il tombe, tombe et tombe. Une grande chute sans fin.
Désormais seul, il sait que personne ne peut l'aider à freiner sa chute. Désormais, il ne peut compter que sur lui-même.
Il sait qu'il finira par toucher le sol à toute vitesse si rien ne se produit.
Ses forces s'amenuisent.
Il ferme les yeux.
Et il a peur. Si peur...

dimanche, mai 08, 2005

Merci maman...

En ce jour de la fête des mères, j'ai le goût de faire comme bien des gens; remercier ma mère.
Merci maman d'avoir fait de moi celle que je suis devenue.
Merci de ne pas avoir vu qu'à 2 ans on avait déjà pris mon innocence.
Merci maman de m'avoir dit que je ne serais jamais belle, j'y crois encore tu sais.
Merci maman de m'avoir jeté dans la gueule de ton loup alors que je n'avais que 7 ans.
Merci maman. J'ai 30 ans et t'as tellement pas su m'aimer que j'aime aujourd'hui un homme qui me brise par son indifférence. Je suis avec lui, comme je l'ai été avec toi, une toute petite fille qui ne veut qu'un tout petit petit peu d'amour mais qui le quémande en vain. Je suis comme la petite fille de 5 ans que j'ai été et qui s'est taillée le pouce avec une lame de rasoir pour qu'enfin tu la vois. Je suis encore la petite fille de 8 ans qui errait dans les couloirs de notre immense demeure et qui déjà pensait à la mort. Je suis encore la petite fille de 9 ans qui achetait l'amitié avec plein de cadeaux grâce à l'argent que le loup lui donnait parce qu'elle se croyait indigne.
Merci maman pour cette douleur que je porte en moi aujourd'hui. Car tu en es grandement responsable. Tu n'as pas su m'aimer. Tu n'as pas su me faire comprendre que je méritais d'être aimée. Tu n'as pas su me protéger. Au fond, t'as pas su être une mère.
Merci Denise. Du haut du Ciel, j'espère que tu vois ce que je suis devenue grâce à toi...
Une femme dévastée.

Douce moitié

En moins d'une heure, j'ai dévoré le petit dernier de Matthieu Simard.
En moins d'une heure, il m'a redonné le goût d'aimer.
J'irai m'endormir avec le voeu suivant: que je rencontre celui qui plongera, sans protection, sans le moindre doute. Comme Julie le fait pour Matt.
Merci Matthieu!

samedi, mai 07, 2005

Rires, confidences et silences...

J'ai eu une charmante invitation ce midi. Et je l'ai acceptée.
Cet après-midi, j'ai rencontré celui de qui nous décorticons le crâne: Carl.
Nous nous parlons par le biais de MSN depuis de nombreux mois, plus d'un an... peut-être deux. Nous nous sommes vus évoluer durant tout ce temps, sans jamais réellement nous voir.
Et aujourd'hui, enfin, nous nous sommes vus, nous nous sommes regardés. Et, nous sommes allés visiter la splendide "grande bibliothèque" et en avons tous les deux été sous le choc. Quel endroit magnifique!
Nous avons d'abord fait la ligne pour nous abonner. L'attente ne m'a pas parue longue (moi qui suis plutôt impatiente en général dans ce genre de file!) puisque j'étais en charmante compagnie. Nous en avons profités pour rire, nous faire des confidences. Nous nous ressemblons tant à certains égards. Et sommes si différents à la fois.
Ensuite, nous avons visités cette gigantesque bâtisse. Carl et moi avons en commun l'amour des livres. Leur odeur, leur secret... ça nous touche profondément. Nous nous sentions donc tels deux enfants lâchés lousses dans un immense "Toys R'us". Nous nous sommes imprégnés de ce lieu magique, tout nouveau mais déjà doté d'une âme. Nous échangions nos impressions sur les lieux, sur les gens. Et puis, il y a eu de ces silences que nous ne nous permettons qu'en compagnie d'êtres avec qui nous sommes en communion.
Carl et moi sommes faits du même bois. Intenses, passionnés, entiers. Nos parcours respectifs présentent des similitudes. Et nous nous sommes brûlés à de nombreuses reprises sur des êtres qui sont nos contraires. Des êtres qui ont peur. Peur d'être ce qu'ils sont réellement. Carl et moi sommes bourrés d'incertitudes et de doutes, comme tout le monde, mais nous ne laissons jamais nos peurs nous paralyser, surtout pas en amour.
Mon frère, je nous souhaite de rencontrer des gens comme toi et moi. Qui rêve à l'amour véritable mais qui ne le fuis pas quand ils sont rendus à destination...
Je retournerai à la grande bibliothèque me saouler de sa beauté. Je m'y asseoirai comme tous ces gens qui se sentaient chez-soi. J'y lirai, y réfléchirai. J'en ferai un petit chez-moi ces jours ou je n'aurai ni l'envie d'être avec quelqu'un, ni l'envie d'être seule.
Et je reverrai Carl. Parce que je crois que nous avons encore bien des rires, des confidences et des silences à partager!

Magnifique samedi...

Il fait un temps splendide. Je me sens bien ce matin. Le café est en marche, son odeur me met l'eau à la bouche...

À mon réveil, j'ai senti les rayons du soleil filtrer à travers mes rideaux, j'ai entendu les oiseaux chanter et je me suis sentie diablement en vie.

Et je ne laisserai personne venir assombrir ma journée!

La nuit a été...

porteuse de conseils.

Je sors de l'anonymat et je vous montre ma binette... mais peut-être pas pour bien longtemps!

Dommage...

que dans le monde réel, la touche "delete" n'existe pas. Parce que ce soir, j'appuierais volontier sur cette touche.
J'effacerais le goût de sa bouche, la douceur de sa peau, ses cheveux d'ébène, ses yeux de loup.
Surtout, surtout... j'effacerais la douleur que j'éprouve depuis qu'il n'est plus là.

jeudi, mai 05, 2005

Je réfléchis à...

peut-être un peu sortir de l'anonymat.

Je songe à mettre ma photographie.

J'y réfléchis mais au fond, je pourrai toujours faire marche-arrière si je finis par me sentir mal avec le fait que l'on puisse me reconnaître.

Non pas que je ne m'assume pas. Non pas que je n'assume pas mes écrits. Mais personne dans mes proches ne connait l'existence de ce blog (mis à part celui qui m'y a initié) et j'avoue que jouir de cet anonymat me permet de m'exprimer sans aucune contrainte, sans aucune pudeur.

Mais, et je vous l'ai déjà dit que j'étais un être très paradoxal, j'ai envie de continuer à profiter de cet anonymat tout en me montrant à vous.

M'enfin, la nuit sera peut-être porteuse de conseil...

mardi, mai 03, 2005

L'univers des blogs

Je suis, je dois l'admettre, plutôt une novice dans l'univers des blogs.
J'ai toujours aimé écrire. J'ai toujours ressenti le besoin de le faire lorsque ma vie dérapait. Et croyez-moi, elle dérape actuellement. Un ami m'a donc proposé de faire mon blog dans un but thérapeutique. Il m'a gentiment guidé dans ce monde qui était tout nouveau pour moi.
J'y ai, dans les dernières semaines, beaucoup parlé de mon dérapage. Ma foi, ce fut réellement thérapeutique. Et, j'espère bien, dans les prochains jours, vous faire découvrir mon monde à moi qui n'est pas toujours aussi sombre!
Mais ce soir, j'avais envie de sortir de ma bulle. J'ai pris le temps d'aller découvrir d'autres blogs. Je dois avouer que j'ai toujours eu un petit côté voyeur. J'ai donc eu un plaisir fou à naviguer dans l'univers de gens qui sont intelligents, parfois drôles, mais surtout touchants. Et je continuerai à en découvrir d'autres que je partagerai avec vous dans mes liens.
Sincèrement, j'ai juste envie de dire un gros MERCI à toi, Carl, de m'avoir fait découvrir cet univers.

lundi, mai 02, 2005

Ma première peine d'amour

J'en suis à ma première peine d'amour. La violence de chacune des émotions qui m'assaillent me scie les jambes.

Il y a d'abord eu la douleur. Elle a pulvérisé mon coeur et mon âme. Elle me ronge par moment comme si j'avais de l'acide qui s'infiltre au creux de ma poitrine.

Suivie de très près par la perte d'estime de soi. Je me sens de la marde, de la vulgaire marde. Je me sens laide. J'ai l'impression d'être rien sans lui. Je ne vois pas la raison d'exister si c'est pour vivre sans son regard à lui.

Puis, il y a le déni. Je ne veux pas que ce soit terminé. J'échafaude des plans pour le ramener dans ma vie. Je l'idéalise aussi. Je vois mes torts. Les siens aussi, mais qui n'auraient pas été aussi grands si les miens n'avaient pas été présents.

Et vient ensuite la colère. C'est la dernière émotion en liste. La plus difficile à gérer. Parce que je l'aime tant que je ne veux pas le détester. Et pourtant, pourtant. Je réalise à quel point son comportement a éveillé en moi des frustrations, de la colère. Qu'il m'a fait mal et que je lui en veux. Mais je ne le veux pas. Alors, si je ne peux le détester lui, je me déteste moi. D'avoir été si peu à la hauteur. De n'avoir pas su le garder.

Je n'arrive plus à faire la part des choses. Il n'y a que ce trou béant en moi. Ce gouffre que je ne veux pas ressentir.

J'ai juste le goût de me rouler en boule. Que quelqu'un me berce. Que quelqu'un me dise que tout ça va finir par passer. Qu'un jour, je l'oublierai...

Avant de dormir...

je lui parlerai tout bas, comme s'il était près de moi... Et je ne lui dirai aucun mot triste.