dimanche, juillet 31, 2005

Toute la mélancolie du monde...

Depuis deux jours, je m'emmerde royalement. J'ai beau faire les activités qui me plaisent, je m'emmerde quand même. Sauf lors de la lecture et de l'écriture de quelques courriels qui m'ont enchantée.

Depuis deux jours, je suis lasse. Fatiguée. Épuisée. Triste aussi. Il n'est pourtant rien arrivé. Rien à part Shanna. Rien à part une nuit complète à ne pas dormir parce que la Sale Bête ne cessait de me rôder autour. Rien à part mon manque de lui.

C'est peut-être un peu parce que mon mois de vacances se termine aujourd'hui. Sans doute beaucoup parce que je retournerai vers un travail qui ne me plait plus depuis des lustres. Pourtant, cette année, je prenais des vacances pour la première fois depuis l'année 2001. Et je ne suis pas une "workaholic". Je n'étais simplement pas capable d'être au repos complet sans que cet arrêt génère en moi des angoisses. Et, ayant déjà mot lot d'anxiété au quotidien, il n'y a rien de moins alléchant que deux ou trois semaines à en être submergée!

Mais, cette année, je n'avais pas le choix. Il fallait que j'arrête. Trop de choses se sont produites. On ne peut enfiler combat par-dessus combat sans en ressortir grandement épuisée. Cette pause était donc nécessaire. Elle m'a fait du bien. Même si j'avoue être encore épuisée. 4 semaines ne viendront pas à bout de toutes les cicatrices que portent mon coeur écorché. J'ai fait la guerre durant si longtemps. Et je n'ai plus envie de me battre. Et pourtant...

Mon dernier combat remonte à il y a deux semaines. Rien n'y fait référence dans mon blogue. Ce combat m'appartient. Je ne peux que vous dire ceci: même en amour, je me bats avec toute la fougue et la fureur qui m'habitent. Je me battrai toujours pour ce en quoi je crois. Je suis incapable de baisser les bras. Parce que je suis née guerrière. Et, que je sais que je mourrai en combattant.

Ce matin, je porte en moi toute la mélancolie du monde. Et, celle encore plus vive du poids de ma vie.

Aujourd'hui, la guerrière prend congé!

samedi, juillet 30, 2005

La dame aux chats




P.S. Toutes les images qui paraissent sur ce blogue le sont parce que je les trouve magnifiques. Je désire en respecter la "propriété". Loin de moi l'idée de vouloir "voler" l'oeuvre d'un artiste. Malheureusement, il m'est impossible de retracer la plupart d'entre eux. S'il advenait que l'un d'eux se pointe le bout du nez sur mon blogue et qu'il ne soit pas d'accord à ce que son oeuvre y paraisse, il n'aura qu'à me le faire savoir. L'image serait immédiatement retirée avec toutes mes excuses à l'artiste. Merci!

vendredi, juillet 29, 2005

Si j'étais...

Si j'étais une fleur : Je serais une fleur sauvage.

Si j'étais une couleur : Je serais rouge passion.

Si j'étais un fruit : Je serais une mangue juteuse et goûteuse.

Si j'étais une saison : Je serais le printemps.

Si j'étais un animal : Je serais une tigresse.

Si j'étais un phénomène naturel : Je serais un orage.

Si j'étais un sport : Je serais un sport extrême.

Si j'étais un chiffre : Je serais le 6.

Si j'étais un pays : Je serais la Corse.

Si j'étais une boisson : Je serais un daiquiri aux fraises.

Si j'étais un mot : Je serais le mot "plaisir".

Si j'étais un instrument de musique : Je serais un piano.

Si j'étais un insecte : Je serais un papillon.

Si j'étais un paysage : J'en serais un d'automne au Québec.

Si j'étais une ville : J'en serais une du Québec.

Si j'étais un oiseau : Je serais un aigle.

Si j'étais un arbre : Je serais un érable rouge.

Si j'étais une chanson : Je serais une chanson d'amour.

Si j'étais un objet : Je serais son oreiller.

Si j'étais un plat : Je serais celui qui te donne l'eau à la bouche.

Si j'étais une maladie : J'en serais une qui rend fièvreux.

Si j'étais une glace : Je serais fraise et citron d'Haagen-Dasz.

Si j'étais un film : Je serais "Lord of the rings".

Si j'étais un pas de danse : Je serais le genou taquin qui monte pour caresser ton entre-jambe durant un slow langoureux.

Si j'étais une langue : Je serais le français, du Québec!

Si j’étais une invention : Je serais la pilule contraceptive.

Si j’étais une insulte : Je serais "Va chier".

Si j'étais des chaussures : Je serais des bottes en cuir, à talons hauts.

Si j'étais un moyen de locomotion : Je serais un voilier.

Si j'étais un bijou : Je serais la chaîne qui pend à son cou.

Si j'étais un légume : Je serais une patate.

Si j'étais un dessert : Je serais un gâteau triple chocolat.

Si j’étais un poème : Je serais tous ceux que tu m'auras inspiré.

Si j'étais un style architectural : Je serais l'architecture gothique.

Si j'étais un vêtement : Je serais un jeans.

Si j'étais un livre: Je serais le premier tome d'une trilogie.

Si j'étais un mois : Je serais le mois de mai.

Si j'étais un jour de la semaine : Je serais un samedi matin.

Si j'étais un art : Je serais la littérature.

Si j'étais un des quatre éléments : Je serais le feu.

Si j'étais une planète : Je serais Mars.

Si j'étais une voiture : Je serais une Smart.

Si j'étais un jeu de rôle : J'y serais une guerrière.

Si j'étais un parfum : Je serais celui au creux de son cou ou celui qui le rend fou.

Si j'étais un tissu : Je serais diaphane.

Si j'étais un métier : Je serais celui d'écrivain.

Si j'étais un verbe : Je serais le verbe baiser.

Et vous, que seriez-vous?

Merci à Audovère pour l'inspiration de ce petit questionnaire!

jeudi, juillet 28, 2005

J'ai reçu des fleurs aujourd'hui...

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui…
Ce n’était pas mon anniversaire ni un autre jour spécial.
Nous avons eu notre première dispute hier dans la nuit
et il m’a dit beaucoup de choses cruelles qui m’ont vraiment blessée.
Je sais qu’il est désolé et qu’il n’a pas voulu dire les choses qu’il m’a dites
parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui…
Ce n’était pas notre anniversaire ni un autre jour spécial.
Hier, dans la nuit, il m’a poussé contre un mur et a commencé à m’étrangler.
Ça ressemblait à un cauchemar, je ne pouvais croire que c’était réel.
Je me suis réveillée ce matin le corps douloureux et meurtri.
Je sais qu’il est désolé car il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui
Et ce n’était pas la fête des mères ni un autre jour spécial.
Hier, dans la nuit, il m’a de nouveau battue.
C’était beaucoup plus violent que la première fois.
Si je le quitte, que deviendrais-je?
Comment prendre soin de mes enfants?
Et les problèmes financiers?
J’ai peur de lui mais je suis effrayée de partir.
Mais je sais qu’il est désolé car j’ai reçu des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est un jour très spécial,
c’est le jour de mes funérailles.
Hier, dans la nuit, il m’a finalement tuée.
Il m’a battue à mort.
Si seulement j’avais eu assez de courage pour le quitter,

je n’aurais pas reçu de fleurs aujourd’hui…

Ce texte n'est pas de moi. Et, je ne connais pas son auteur. Mais j'ai eu envie de le publier sur mon blog. Pour toutes celles qui restent... Pour toutes celles qui devraient partir avant qu'il ne soit trop tard.

Ce matin...

Ce matin, en ouvrant le journal, j'ai mangé une claque en pleine face.
Une des hypothèses concernant le meurtre de la jeune Shanna Poissant est la suivante: Kurt Lauder aurait été amoureux de cette dernière qui n'aurait pas partagé ces sentiments.
Évidemment la similitude avec ma propre histoire est évidente. Criante.
À un détail près: j'ai survécu. Elle n'a pas eu cette chance.
Ce matin, j'ai eu une pensée pour mon père. Qui ne sait rien de mon histoire. Ni des loups ni de la Sale Bête. Et, j'ai pensé à la souffrance et à la colère qu'il aurait ressenties si je n'avais pas survécu.
Ce matin, j'ai aussi pensé à Shanna. Parce que je sais la terreur qu'elle a ressentie. Je sais la douleur qu'a connu son corps lorsque l'objet de torture s'abattait sur elle. J'ai fermé les yeux et l'espace d'un court instant, je l'ai tenue contre moi et je l'ai bercée. Comme j'aurais aimé que l'on me berce après...

mercredi, juillet 27, 2005

Plaisirs solitaires...

La pluie m'a donné envie de me caresser.

Et je l'ai fait avec l'énergie du désespoir.

J'étais pleine de mon ennui de lui.

Vide de ses mains, de sa bouche.

Et j'ai joui.

Avec violence.

Plaisir et douleur se sont emmêlés.

L'espace d'un instant, il a été en moi, sur moi.

J'ai joui.

D'un plaisir inhabité. Vain.

Parce que je suis toujours aussi vide de sa peau, de son odeur.

Et toujours aussi pleine de son absence.

La pluie...

J'adore la pluie. Pour le son. Pour son odeur. Pour sa douceur et aussi pour sa force.

Pour la moiteur qui la précède. Pour la fraicheur qui la seconde.

J'aime la pluie parce que malgré la grisaille qui l'entoure, elle est porteuse de vie.

mardi, juillet 26, 2005

Million dollar baby...

J'ai visionné le film "Million dollar baby" cet après-midi.
Ce film est tout simplement bouleversant.
Une leçon de courage. D'amour.
D'amour véritable.
Un film qui me fera réfléchir encore longtemps.

Faire la paix avec mon corps...

Hier, je vous parlais de jugement. Du manque de tolérance. Un phénomène malheureusement répandu dans notre société.

La Souris a écrit un texte qui traite d'une facette de ce manque de tolérance. Du jugement à l'état pur. De la bêtise humaine. Elle parle également de son rapport avec le corps. Du rapport de la société en général par rapport au corps, à la beauté du corps.

Depuis plusieurs jours, j'ai ces mots qui me taraudent l'esprit. Je sais que j'ai écrit de nombreux textes plutôt intimes que vous retrouvez sur mon blogue. Pourtant, j'ai hésité avant d'écrire celui-ci. J'hésitais à me livrer. À me mettre à nu. Mais je plonge.

Je n'aime pas mon corps. En plus de souffrir de la "maladie" la plus répandue chez la race féminine, je sais pertinemment que mon passé y est pour quelque chose.

J'ai toujours considéré mon corps comme mon ennemi. D'abord, parce que ma mère ne me trouvait pas jolie et que j'ai cru qu'elle ne m'aimait pas pour cette raison. En vieillissant, j'ai maudis ce corps qui attirait tous ces loups et, finalement, la Sale Bête.


À l'adolescence, je plaisais beaucoup. J'ai brisé des ménages. J'ai "joué" avec mon corps. Sans jamais l'offrir. De toute manière, je n'avais pas à l'offrir. Depuis longtemps déjà, on le prenait sans même me le demander.

Puis, après le passage de la Sale Bête, j'ai grossi. J'ai cessé de plaire. Je n'allumais plus le désir avec mon corps. Il m'est arrivé de l'allumer avec mon intelligence, avec ma personnalité. Mais plus jamais mon corps n'était une arme de séduction.

Je me détestais avec ces kilos en trop. Et j'avais beau faire des régimes, je n'arrivais pas à maigrir. J'étais certaine que ce poids était la raison de mes échecs. Le pourquoi je me trouvais si laide. Le pourquoi je me détestais tant.

Puis, je me suis mise à fondre. Comme neige au soleil. Je pèse actuellement le poids que j'avais avant. Avant qu'Il ne me brise. Et je ne me trouve pas plus jolie.

Le désir s'est rallumé dans l'oeil des hommes. Et j'ai trouvé mon homme. Celui auprès de qui je me sens parfois belle. Belle dans ses yeux. Pas dans les miens.

Parce qu'au fond de moi, je me trouve toujours aussi laide. Aussi monstrueuse. Ils ont fait de moi un monstre. Et ça me tue quand j'y pense.

J'ai des bleus au coeur. Des bleus à l'âme de tous ces hommes qui ont pris mon corps sans me le demander. Et j'en porte aussi les traces physiques. Je n'ai pas respecté ce corps. Toutes ces fois où je me suis empiffrée pour ne plus sentir la douleur, pour ne plus sentir que je voulais être comme les autres filles de mon âge et avoir un gars qui me serre dans ses bras pas juste pour mon cul. J'ai détesté mon corps. Et, je le déteste encore.

Quand je regarde les tonnes de vergetures qui tapissent mes hanches et mes cuisses. Quand je regarde les marques laissées par ce passé de violence sexuelle. Quand je suis incapable de me laisser toucher les seins marqués par le temps et quand mon corps est malade parce qu'une partie de moi refuse de s'abandonner à l'homme que j'aime. Je déteste mon corps. Et je le détesterai encore et encore.


Et, lorsque je mets des vêtements sexy, ce n'est pas pour attirer les regards sur moi. Ce n'est pas pour attiser le désir (même si c'est parfois plaisant). C'est surtout pour faire un pied de nez à mon passé. À tous ces salauds qui m'ont pris sans ma permission et surtout à tous ceux qui s'aviseraient de vouloir le faire aujourd'hui. Mon corps m'appartient. Jamais plus personne ne le touchera sans mon consentement. Aujourd'hui, je suis forte. Forte d'avoir remporté bien des combats. Et quand il arrive que je plonge mes yeux dans ceux d'un de ces pervers qui rêvent de me prendre alors que j'en ai pas envie, il sait que la bataille est perdue d'avance...

lundi, juillet 25, 2005

La tolérance...

J'ai enfin été voir le film dont tant de gens m'ont parlé, C.R.A.Z.Y.

Et j'en suis ressortie profondément touchée.

Pour quiconque mène un combat différent de la masse, C.R.A.Z.Y. est un message d'espoir.

Je ne suis pas homosexuelle. Mais, mon vécu m'a rendue différente de la plupart des gens.

À 30 ans, j'entame ma vie amoureuse. À 30 ans, j'amorce ma vie sexuelle. Et croyez-moi, tout au long de ma vingtaine, j'en ai eu des commentaires. J'ai surtout surpris des conversations dans mon dos. Et parfois, j'en ai beaucoup souffert.

Je travaille au même endroit depuis mes 18 ans. Pendant douze ans, les gens avec qui j'ai travaillés ne m'ont connu aucune histoire d'amour. À part les béguins que certains patients développaient à mon égard, je n'avais aucune histoire d'hommes dans ma vie. Je n'étais pas normale à leurs yeux.

Tu crois qu'elle est lesbienne? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez-elle? Elle n'est pourtant pas si moche.

Les périodes où j'étais plus que découragée de ne pouvoir mener une vie affective normale, ces commentaires me blessaient profondément. Et je n'ai jamais voulu étaler mon histoire. Aucun de mes collègues de travail (sauf ceux de qui je suis devenue une amie proche) ne sait par quoi j'ai passé. Pas même ceux qui travaillaient avec moi durant la période où mon viol est survenu il y a 10 ans.

J'ai parfois eu envie de leur crier mon désespoir par la tête. J'ai parfois eu envie de leur mettre mon histoire en pleine face pour qu'il cesse de me juger. Mais je ne l'ai jamais fait.

Ils savent maintenant que j'ai un homme dans ma vie. Et pourtant, je fais encore face au jugement. Je croyais que le jour où j'aurais un chum, je ne me sentirais plus différente. Mais il ne se passe pas une journée au boulot sans que l'on me fasse sentir mes différences. Parce que même amoureuse, je ne suis pas comme eux. Je suis amoureuse d'un homme marginal. Et, je vis une histoire d'amour marginale. Ça me vaut encore des commentaires, des conversations à mi-voix.

Mon médecin m'a dit il n'y a pas si longtemps "cesse de vouloir être comme les autres, tu ne pourras jamais l'être parce que tu n'as pas connu une vie comme celle de la majorité des gens et que tu es devenue une femme formidable, malgré ces différences".

Je souffre encore parfois de mes différences. Mais de plus en plus souvent, je les apprécie. J'ai su m'entourer de gens qui m'aime comme je suis. Même si je ne suis pas comme eux. Même si ma vie n'est pas comme la leur. Et puis, j'apprends doucement à aimer celle que je suis.

Mon combat n'est pas le même que celui de Zach mais il parle de la même chose: la tolérance. Tolérer les différences. Ne pas en avoir peur. Ne pas porter de jugement.

Parce que s'il n'y avait pas de jugement, si tout le monde faisait preuve de tolérance... personne ne se sentirait différent.

Nous sommes ce que nous sommes. Vouloir se changer pour plaire aux autres, c'est se perdre. C'est mourir un peu...

Et moi, j'ai choisi la vie.

vendredi, juillet 22, 2005

Je voudrais tant...

Je voudrais.

Je voudrais tant écrire autre chose.

Mais il rôde autour de moi. Comme le vautour qu'il est.

J'ai peur d'aller dormir. Parce qu'il reviendra encore ce soir.

Et que ce soir, je n'aurai pas sa main dans mes cheveux.

Ce soir, personne ne chassera la Bête.

Je devrai encore l'affronter toute seule.

Et que je n'en ai plus la force...

Je voudrais.

Je voudrais tant vous dire autre chose.

Mais il est revenu. Et j'ai peur...

L'amour est le plus fort...

J'ai les poignets liés. Suspendue dans le vide. Il est derrière moi. Frappe mon dos avec je ne sais quoi. Mon dos se courbe sous la douleur. Il revient devant moi. Je lui crache au visage. Insulté, il sort son couteau. Caresse mon visage avec le bout de sa lame. Je le fixe dans les yeux. Pourtant, j'ai peur. La lame descend sur ma gorge, entre mes seins. Elle glisse sur mon ventre. Il retourne derrière moi. Je sens son souffle dans mon dos, dans mon cou. Il tire mes longs cheveux pour amener ma tête vers l'arrière. Son corps s'approche du mien. Et, une douleur fulgurante me transperce. Malgré l'immensité de ma souffrance, je refuse d'abdiquer. Je ne pleurerai pas. Alors je vomis. Ma haine et mon dégoût. De lui, de moi surtout.
Puis, des mains caressent mes cheveux. J'entends une douce voix lointaine appeler mon prénom. Ta voix. Tu es là. Ton amour est plus fort que la haine.
Tu as chassé la Bête.
Je t'aime.

De la beauté à la monstruosité...

J'avais la beauté des anges quand j'étais toute petite. Avec mes cheveux blonds comme les blés, mes yeux bleus et ma petite peau d'une blancheur immaculée.
Puis, les loups sont arrivés. Ils ont saccagé mon innocence.
Puis, la Bête ignoble, elle m'a donné mon billet pour l'enfer.
Je ne suis plus que saletés et souillures.
J'avais la pureté des anges.
Ils ont fait de moi un monstre.

Une autre découverte...

Elle est toute nouvelle dans l'univers des blogues.

Mais déjà elle nous livre son coeur.

Je crois que la lire sera une belle leçon de courage.

Bienvenue parmi nous, Hélène.

jeudi, juillet 21, 2005

Ma découverte de la semaine...

Je vous invite à parcourir le blog de Nicolas.

J'ai été charmée par ses écrits.

Particulièrement par son texte "Numéro Un".

Bonne lecture!

Merci!

Je vais rompre mon silence des derniers jours afin de dire un gros merci à Patrick, de "mal de blog".

La semaine dernière, il m'a envoyé un message afin de me demander si j'acceptais qu'il lise un de mes textes dans le cadre de son émission "mal de blog".

J'ai été extrêmement surprise de sa demande.
Il faut dire que je lis Patrick depuis mon arrivée dans l'univers des blogueurs et je le trouve très talentueux. J'aime son humour, sa sensibilité, son humilité, son intensité. Voilà pourquoi sa demande a été perçue comme un honneur et que j'y ai acquiescé, très touchée.

Je connaissais l'existence de l'émission mais ne l'avais jamais écoutée. En général, lors de sa diffusion, les mercredis matins à 9 heures, je suis au boulot depuis un bon moment déjà. Et en vacances, j'ai plutôt tendance à me coucher et me lever tard!

J'ai fait une exception ce matin. J'ai sagement mis mon réveil matin pour 8 h 55. Et au creux de mon lit, je me suis réveillée tranquillement au son de "mal de blog".

J'ai d'abord été charmée par la voix. Une voix chaude. D'où filtre les diverses émotions qui l'animent.

Je me suis laissée transporter par les "histoires" des différents univers des autres blogueurs qui avaient aussi la chance d'être lus durant cette émission.

Puis est arrivé le moment de la lecture de mon texte "
fou d'elle". Un texte dur, dur de par sa véracité. Un texte cru, sans détour.

J'étais curieuse. Curieuse d'entendre mes mots dits par une autre personne. Et, d'entendre mes mots lus par un homme.

J'ai vécu un moment d'une intensité peu commune. J'avais écrit ce texte d'un seul jet. Je l'avais écrit en utilisant "elle" plutôt que "je". Sans me demander le pourquoi. Mon âme parlait à travers mes doigts, peu m'importait à "quelle personne" elle le faisait!
Ce texte m'appartient. Il parle de moi. Je parle de moi! Et pourtant, ce matin, j'écoutais Patrick lire ce texte et c'était comme si j'entendais l'histoire d'une autre. Une histoire qui m'a touchée dans le plus profond de mes tripes. Une histoire à me faire dresser les poils sur les bras.
Je dis merci à Patrick. Merci d'avoir choisi un de mes textes pour en faire la lecture. Merci de m'avoir permis de m'approprier encore plus ma propre histoire. Merci de l'avoir lue de si brillante façon, dénuée de tout artifice.
Au fond, entendre ta voix d'homme lire cette nuit d'horreur avec une si grande sensibilité m'a rapprochée encore plus des hommes dans ce qu'ils sont de plus beaux.
Ce fut un grand privilège et un grand moment que de t'entendre me lire.
Sincèrement, merci du plus profond de mon coeur!
P.S.: Choix judicieux que cette toune de Marie-Jo Thério pour faire suite à mon texte. Les frissons se sont prolongés sur ma peau!

samedi, juillet 16, 2005

Et j'ai souri...

Entre les loups et la sale bête.
Entre le couteau et les cordes.
Entre le sang et le sperme.
J'ai rêvé que tu m'aimais encore.
Et j'ai souri...

vendredi, juillet 15, 2005

Pourquoi...

Pourquoi même quand je sens que j'suis nulle part à l'intérieur de toi, toi tu continues à être partout en moi?

mercredi, juillet 13, 2005

Encore le vide qui côtoie le trop plein...

J'écris et j'efface. Quand les mots sonnent vides parce que c'est juste trop plein en dedans de moi, ça m'écoeure.

Ce soir, j'ai pas envie de lui écrire. J'ai pas envie de lui parler sur le foutu MSN. J'ai pas envie de lui parler au téléphone.

J'ai juste une envie: qu'il soit là, avec moi. Qu'il me serre dans ses bras. Même s'il fait déjà chaud à en mourir. Moi, moi, je voudrais avoir encore plus chaud, toute cachée par l'immensité de son corps.

Mais, lui, lui, ce soir, il est à l'autre bout de son monde. Pas son monde géographique. L'autre. Celui auquel je ne peux avoir accès en voiture, ni même en voilier ou en avion. Celui où il se fait cruellement inaccessible.

Il s'y réfugiait beaucoup moins souvent depuis deux mois. Je crois que j'avais même oublié à quel point ça fait mal de le sentir si loin.

J'en ai le coeur et les yeux pleins. Et le corps affreusement vide.

Ostie que tu me manques!

dimanche, juillet 10, 2005

La deuxième partie de ma vie...

Depuis quelques temps, je ne vous parle pas beaucoup de ma relation avec E.

Sans doute un peu parce que je suis définitivement plus douée pour écrire la douleur et les déchirures.

Mais je crois que c'est surtout parce que le bonheur pour moi est quelque chose de si rare et de si précieux que j'ai eu, durant un certain temps, l'envie de le garder juste pour moi. De le chérir dans le creux de mon coeur. De le laisser fleurir un peu plus avant de vous en partager les beautés.

Mon bel amour est un mystérieux. Un grand ténébreux. Un marginal. Un bohème. Il est étrange, même. J'ai toujours eu un faible pour ce genre d'homme, un peu inaccessible. J'en ai jamais laissé un m'approcher de très près. Je sentais le danger

Puis E. est arrivé. Pas besoin de vous dire que je me suis rapidement brûlée les ailes.

J'ai eu une vie intense. D'une intensité pas toujours désirée, évidemment. Et, je ne savais plus vivre autrement que dans un tourbillon d'émotions qui tantôt me transportaient, qui tantôt me détruisaient. J'avoue que j'en étais rendue à me perdre moi-même dans toute cette mer agitée.

E., quant à lui, a la douceur et le calme d'une petite rivière. Il vit au jour le jour en créant le moins de remous possibles.

Puis, la vie nous a placé sur la même route. Notre histoire était plus forte, plus grande que nous. Ni l'un ni l'autre n'étions prêts à vivre une aussi grande histoire d'amour. Mais elle s'est imposée à nous. Et après plusieurs mois, nous avons enfin apprivoisé nos univers respectifs.

Depuis quelques semaines, je navigue sur des flots calmes et rassurants. Je me laisse bercer par la vie. Parfois, la tempête a le goût de venir à moi à nouveau. Mais E. est là. Quand le vent se lève, il se fait plus fort que lui afin qu'il ne demeure qu'une faible brise dans mes cheveux. Quand la pluie se met à tomber, il devient les feuilles de l'arbre qui m'en protège. Quand l'orage gronde, il devient mon abri.

Et, quand il a enfin prononcer les mots "Je t'aime" de sa douce voix, ce fut le plus beau jour de ma vie. Il est celui que j'attendais.

Cette semaine, lorsque je me suis confiée à lui à propos de mon plus grand secret, de ma plus grande douleur, il a su trouver les mots pour apaiser mes maux.

Aujourd'hui, j'entame la deuxième partie de ma vie. Je ne peux pas effacer la première partie: trop d'horreurs, trop de blessures, trop de cicatrices au coeur. Mais je peux choisir de quoi sera faite ma deuxième partie. Parce que je ne suis plus une enfant qui subi. Parce que j'ai la force d'une guerrière. Et surtout parce que désormais, je sais. Je sais que je ne suis plus seule. E. est là.
Et, maintenant, je sais que la vie vaut la peine d'être vécue, ne serait-ce que pour le grand privilège de se faire dire "Je t'aime" et pour l'autre tout aussi grand de dire "Je t'aime" à l'autre.

Mon plus grand secret...

Je sais. Je sais que ma mère savait. Elle a nettoyé le sperme qui s'écoulait d'entre mes cuisses. Je n'avais que 4 ans. Elle n'a rien dit. Elle n'a rien fait. Et ça s'est reproduit. Si souvent. Trop souvent. Et ça aussi elle le savait.

C'est mon plus grand secret. Et, le plus douloureux.

Maman...

Maman... tu m'entends?

Je t'aime encore pourtant...

samedi, juillet 09, 2005

Ce soir...

Ce soir, j'écrirai uniquement ces quelques mots: je t'aime.

Parce que tous les autres mots seraient superflus.

vendredi, juillet 08, 2005

Marie-Jo...

Aujourd'hui, je me suis laissée envoûter par Marie-Jo Thério.

Quelle artiste! Elle a une voix magnifique et joue divinement bien du piano. Son dernier album est un pur délice pour les oreilles. Et pour l'âme.

J'ai eu un réel plaisir à découvrir ce CD. Je suis retombée amoureuse de "Café Robinson". Mais j'ai surtout craqué pour la merveilleuse chanson "Évangéline". Pour sa mélodie. Et, pour ses paroles que je vous livre ici.

Évangéline

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau c'était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche
L'automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons
T'auraient dit que tu étais belle

Évangéline, Évangéline

Mais les anglais sont arrivés
Dans l'église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire

Évangéline, Évangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
A travers toute l'Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique
Même si ton coeur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence

Évangéline, Évangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime
Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage

Devant toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci

Évangéline, Évangéline

Il existe encore aujourd'hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu'à la plaine
Ton nom c'est plus que l'Acadie
Plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom c'est le nom de tous ceux
Qui malgré qu'ils soient malheureux
Croient en l'amour et espèrent

Évangéline, Évangéline
Évangéline, Évangéline


Texte et musique: Michel Conte

jeudi, juillet 07, 2005

L'amour rend kétaine...

Mon bel amour a parfois la fraîcheur des enfants. Hier, il m'a écrit "Je t'aime gros comme un paquebot". Parce que ça rime...

Le pire c'est que j'ai trouvé ça mignon tout plein.


Dieu que l'amour rend kétaine!

mercredi, juillet 06, 2005

Je ne te dirai jamais...

"Je ne te dirai jamais qu'une journée d'été passée avec toi me suffit amplement pour affronter des siècles de misères. Jamais je ne te dirai que même le souvenir de toi le plus fugitif et lointain peut à lui seul alimenter des années de cachots humides et noirs."
"Je ne te dirai jamais que les autres commencent par toi, après il y a le reste de l'humanité."
Bruno Hébert

mardi, juillet 05, 2005

Me pardonner...

Je vais mieux ce soir. La tempête s'est calmée. Je dis bien calmée et non pas cessée!

Ça m'arrive toujours sans vraiment prévenir. Le gouffre, le vide qui s'ouvre sous mes pieds. Cette immense douleur qui s'empare de mon être. J'ai tant pleuré la nuit passée. Dieu que je souffrais. Ma souffrance avait un nom: hier. Le hier de mes 2 ans alors que mon grand-père me mettait son pénis dans la bouche et que je ne savais trop qu'en faire; j'avais tellement peur de le décevoir. Le hier de mes 4 ans quand le voisin a fait de moi une femme. Le hier de mes 7 ans où le chum de ma mère a abusé de moi pendant longtemps pour ensuite aller prendre ma mère. Le hier de mes 15 ans où cet homme qui ressemblait tant à Jésus m'a prise alors que tout mon corps lui criait non. Et le hier de mes 19 ans où la folie s'est emparée de celui que je croyais être mon ami.

Tous ces événements, je ne les ai pas pleurés au moment ou ils sont arrivés. J'étais trop en position de survie. Alors, quand des épisodes de grande douleur me fondent dessus comme hier soir, j'essaie de les accueillir. Ça fait mal mais je sais que la souffrance doit être évacuée. La guerrière est tannée de se battre. Mais, elle se relève toujours. Je rebondis comme on dit. C'est peut-être ce que Cyrulnik a nommé résilience.

Mais, à d'autres moments, comme hier, je déteste tellement ce que je suis devenue. Je suis dure envers moi-même. Si j'étais forte, je n'aurais pas conservé de séquelles. Je ne me taperais pas des crises d'angoisse. Je ne serais pas aux prises avec des phénomènes somatiques qui laissent les spécialistes pantois et impuissants face à mes maux. Je ne serais pas totalement épuisée comme je le suis actuellement. Mon passé serait derrière moi.

Et surtout, je serais libre d'être l'amoureuse que je désire être pour l'homme que j'aime. Mais y a de ces chaînes qui sont tenaces. L'inconscient est parfois insondable. Le mien a développé tant de mécanismes de défense pour éviter que les hommes me fassent encore souffrir. Des parties de mon âme n'arrivent pas à croire en l'amour de E. Parce que tous les hommes que j'ai aimés depuis mon enfance ont fini par me trahir. C'est donc un travail de longue haleine que de faire comprendre à tout ce petit monde qu'il existe des hommes bons.

L'autre travail que j'ai à faire, c'est de me pardonner. De me pardonner toutes ces faiblesses. De me pardonner tous mes échecs. De me pardonner mon manque d'ambition. De me pardonner d'être devenue ce que je suis devenue. De me pardonner de n'être qu'une femme qui a fait de son mieux. De me pardonner d'être humaine, tout simplement.

Si seule...

Y a des moments comme actuellement ou je me sens si seule. Ou je voudrais avoir quelqu'un pour me tenir la main. Pour me dire que tout ira bien. Que la tempête va passer.

J'ai des millions de peurs qui me tenaillent. L'angoisse me crispe l'esprit et le corps.

À toi Sandra qui me voit comme une femme exceptionnelle, je veux te dire Merci! Le message ne se rend pas jusqu'à ou il doit se rendre. Ça fait partie des blessures qui ne guériront peut-être jamais. Mais à défaut de me voir comme telle, de sentir que des gens comme toi me perçoivent ainsi, ça réchauffe un peu mon coeur qui a si froid.

lundi, juillet 04, 2005

Parce que maintenant, je sais...

J'ai toujours su que mon corps s'était couvert d'une couche de graisse afin de me protéger des hommes. Bien sûr, tout cela s'est fait graduellement et inconsciemment.

Depuis que j'ai perdu du poids, j'ai beaucoup plus de succès auprès des hommes. Un succès qui me fait parfois sourire. Mais un succès qui me fait peur aussi.

Actuellement, il y a un jeune homme qui tente de me convaincre de devenir mon amant. Il connaît ma relation à distance avec E. Me parle de sa façon à lui de voir les choses, de sa vision du couple. Que sexe et amour sont deux choses différentes. Que fidélité et exclusivité sexuelle ne sont pas à confondre. De biens grandes questions en somme.

Je n'ai aucun mérite à ne pas coucher avec d'autres gars actuellement. J'ai des valeurs qui me sont propres, c'est évident. Mais au-delà de tout ça, je n'ai aucune envie de toucher une autre peau que celle de E. Ce gars m'habite à un point tel que s'il advenait que je me laisse tenter à toucher une autre peau ou à embrasser une autre bouche que la sienne, je fermerais les yeux en espérant que ce soit lui qui soit près de moi. Je ne suis pas seulement exclusive sexuellement parce que c'est notre choix à E. et moi. Je ne suis pas seulement fidèle à cette entente par principe Je le suis parce que mon âme et mon corps ne désirent actuellement personne d'autre que lui.

C'est le vert de ses yeux que je recherche dans l'oeil d'autrui. C'est la douceur de sa peau que j'ai envie de caresser. C'est le satin de ses lèvres qui me manque. Je n'ai aucun désir pour qui que ce soit d'autre depuis qu'il est entré dans ma vie. Et c'est très bien ainsi.

Le désir de ce gars dont je vous parle a flatté mon égo au tout début. Je me suis perçue monstrueuse si longtemps. Je me vois encore si imparfaite, si trop, si pas assez. Alors flattée, oui je l'ai été. Mais depuis quelques jours, y a une lumière rouge qui s'est allumée en moi. Un vieux fantôme qui refait surface. Cette nuit d'il y a dix ans qui revient me hanter.

J'ai été l'obsession d'un homme qui en a perdu un jour la tête. Au point de briser certaines parties de mon être (au propre, comme au figuré). J'ai beau me dire que ce scénario ne peut pas m'arriver une deuxième fois. Que je suis une fille ordinaire. La peur est en moi. Y a de ces blessures dont on ne guérit pas. Une de mes séquelles est cette peur. Cette peur du connu.
Parce que maintenant, je sais qu'un rien peut faire basculer un homme sain dans la plus grande folie.

dimanche, juillet 03, 2005

Armelle fixa le coin du drap...

Voici mon premier texte pour "Coitus Impromptus". Soyez indulgents! Il s'agit de mon premier texte fictif!
Armelle fixa le coin du drap et son regard glissa sur les puissantes jambes bronzées qui en dépassaient.

Elle se leva et amena ses vêtements ainsi que son sac dans la salle de bain. Elle fit tout pour éviter de croiser son regard dans la glace. Une fois assise sur la toilette, elle fondit en larme.

Comment avait-elle pu en arriver là? Elle se maudissait. Elle avait vendu son âme au diable ce soir. Elle s'était donnée pour une poignée de dollars. Jamais elle n'oublierait ce corps lourd contre le sien. Jamais elle n'oublierait l'odeur fétide de son haleine. Jamais elle n'oublierait le dégoût qu'elle avait éprouvé lorsqu'il avait éjaculé en elle. Et jamais elle ne se détesterait autant que lors de cet instant où il avait tendu les 250$ vers elle afin de la payer.

Elle prit une courte douche qui ne réussirait jamais à nettoyer complètement son corps souillé. Elle se coiffa d'une queue de cheval. S'habilla de façon beaucoup plus discrète qu'à son arrivée. Et elle quitta la salle de bain.

Elle contourna le lit. Se dirigea vers la porte. Et avant de partir, elle eut un dernier regard vers cet homme. Son premier client. Parce que malgré son dégoût, il y en aurait d'autres.

Armelle referma la porte derrière elle. Elle redressa la poitrine. Poussa un long soupir et pensa à son ange. À sa petite fille, Ariane. À ce traitement expérimental qui pourrait lui rendre sa santé comme il l'avait déjà fait pour d'autres enfants. À son amour qui pourrait peut-être se remettre à danser, chanter et courir comme avant. Avant que cette terrible maladie ne s'abatte sur elle.

Elle obtiendrait les 15 000$ que coûtent ce traitement et le voyage pour se rendre aux États-Unis afin d'y rencontrer les plus grands spécialistes. Elle y parviendrait, peu importe par quel moyen. Parce qu'Ariane était ce qu'elle avait de plus précieux. Et qu'elle était prête à tout pour lui sauver la vie.

vendredi, juillet 01, 2005

Ma réponse à la lettre de Mathilde à Catherine...

L'amour est quelque chose de mystérieux. Tout le monde a essayé de comprendre ce phénomène. Certains parlent de phéromones. Les psychologues parlent plutôt de la rencontre de deux inconscients. Et il y a bien d'autres théories. Mais le mystère demeure. Et je crois que c'est bien ainsi.

Pour la première fois de ma vie, je suis amoureuse. Avant, j'avais ressenti des petits frissons. Des élans. Des désirs. De l'affection. Mais, quand j'ai rencontré E., j'ai su. J'ai su que c'était Lui.

J'ai rencontré E. par le biais d'internet. Lorsque j'ai vu sa photo, c'est comme si je le reconnaissais. J'avais déjà ce besoin fou de le toucher, de le tenir contre moi, de jouer dans ses cheveux. Durant un mois, nous nous sommes parlés sur MSN. Nous nous sommes écrits des courriels. Puis, un beau matin, je me suis rendue compte qu'à chaque soir, je m'endormais en pensant à lui. Que chaque matin, en me levant, ma première pensée allait à lui. Il m'habitait. Et pourtant, jamais je n'avais été dans la même pièce que lui. Je ne connaissais pas le son de sa voix.

Je n'ai osé parler de mes sentiments qu'à ma grande chum P. Je me sentais un peu folle de me sentir si près d'un homme que je n'avais jamais vu. J'avais envie d'aller à sa rencontre mais j'avais peur aussi. Peur que tous mes sentiments ne soient qu'une lubie. Peur que je me sois montée un beau château de cartes qui s'écroulerait au moindre petit courant d'air.

Puis, nous nous sommes vus. Il était à la fois tout ce que j'avais imaginé et tout le contraire de ce que j'avais cru. Pourtant, nous nous sommes "reconnus". Il a bravé une tempête de neige durant 4 heures. Parce que quelque chose de grand, de fort le poussait à venir vers moi.

Et depuis, cette magie continue à opérer. Il a beau être totalement différent de ce à quoi devait ressembler l'homme de mes rêves, cet homme me chavire comme aucun autre avant lui. Quand mes yeux ont croisé les siens, j'ai su que nous allions vivre une grande histoire d'amour. Et, quand il m'a touché, j'ai su que personne ne m'avait touché avant lui. J'ai su que ma peau n'attendait que lui.

Maintenant qu'il est dans ma vie depuis plusieurs mois et que je sais avec certitude que notre relation n'est pas une lubie, je peux l'avouer à tous: j'étais amoureuse de cet homme avant même de sentir son odeur, avant même que mes yeux croisent les siens.

Je crois donc que oui, il est possible de développer un sentiment pour quelqu'un que l'on ne connaît que virtuellement. Mais je pense aussi, et surtout, qu'il est important à un moment donné de franchir le pas et d'aller à la rencontre véritable de cet être afin que la relation évolue. Je crois aussi que chaque histoire est unique. J'ai raconté la mienne. D'autres pourraient raconter la leur qui aura connu une fin complètement différente. Mais au bout du compte, je crois que l'important, c'est de se laisser guider par notre coeur. Parce que oui, l'amour est mystérieux. Mais surtout parce qu'avec son lot de joies et de peines, l'amour est porteur de vie.