mardi, juillet 05, 2005

Me pardonner...

Je vais mieux ce soir. La tempête s'est calmée. Je dis bien calmée et non pas cessée!

Ça m'arrive toujours sans vraiment prévenir. Le gouffre, le vide qui s'ouvre sous mes pieds. Cette immense douleur qui s'empare de mon être. J'ai tant pleuré la nuit passée. Dieu que je souffrais. Ma souffrance avait un nom: hier. Le hier de mes 2 ans alors que mon grand-père me mettait son pénis dans la bouche et que je ne savais trop qu'en faire; j'avais tellement peur de le décevoir. Le hier de mes 4 ans quand le voisin a fait de moi une femme. Le hier de mes 7 ans où le chum de ma mère a abusé de moi pendant longtemps pour ensuite aller prendre ma mère. Le hier de mes 15 ans où cet homme qui ressemblait tant à Jésus m'a prise alors que tout mon corps lui criait non. Et le hier de mes 19 ans où la folie s'est emparée de celui que je croyais être mon ami.

Tous ces événements, je ne les ai pas pleurés au moment ou ils sont arrivés. J'étais trop en position de survie. Alors, quand des épisodes de grande douleur me fondent dessus comme hier soir, j'essaie de les accueillir. Ça fait mal mais je sais que la souffrance doit être évacuée. La guerrière est tannée de se battre. Mais, elle se relève toujours. Je rebondis comme on dit. C'est peut-être ce que Cyrulnik a nommé résilience.

Mais, à d'autres moments, comme hier, je déteste tellement ce que je suis devenue. Je suis dure envers moi-même. Si j'étais forte, je n'aurais pas conservé de séquelles. Je ne me taperais pas des crises d'angoisse. Je ne serais pas aux prises avec des phénomènes somatiques qui laissent les spécialistes pantois et impuissants face à mes maux. Je ne serais pas totalement épuisée comme je le suis actuellement. Mon passé serait derrière moi.

Et surtout, je serais libre d'être l'amoureuse que je désire être pour l'homme que j'aime. Mais y a de ces chaînes qui sont tenaces. L'inconscient est parfois insondable. Le mien a développé tant de mécanismes de défense pour éviter que les hommes me fassent encore souffrir. Des parties de mon âme n'arrivent pas à croire en l'amour de E. Parce que tous les hommes que j'ai aimés depuis mon enfance ont fini par me trahir. C'est donc un travail de longue haleine que de faire comprendre à tout ce petit monde qu'il existe des hommes bons.

L'autre travail que j'ai à faire, c'est de me pardonner. De me pardonner toutes ces faiblesses. De me pardonner tous mes échecs. De me pardonner mon manque d'ambition. De me pardonner d'être devenue ce que je suis devenue. De me pardonner de n'être qu'une femme qui a fait de son mieux. De me pardonner d'être humaine, tout simplement.

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