mercredi, décembre 28, 2005

Je braverai le froid glacial de mes intempéries...


Cette semaine, j'ai lu le texte d'une blogueuse qui m'a beaucoup fait réfléchir. Il y a parfois de ces gens qui, à l'aide de leurs paroles ou de leurs mots, nous disent des choses qui nous rejoignent à un moment clé de notre existence. Autrement dit, j'aurais lu ce texte il y a quelques semaines, qu'il n'aurait pas eu le même impact; je l'aurais trouvé touchant mais je m'en serais dissociée complètement.

Depuis environ deux ans, je nie un état dépressif. C'est-à-dire que je ne nie pas éprouver des périodes difficiles où des idées d'en finir avec tous ces combats, avec ma vie, m'assaillent. Ces épisodes ne durent qu'une journée ou deux et se présentent environ une fois par deux mois. Les 24 ou 48 heures où tout est noir à l'intérieur de moi sont si intenses que ça en est épeurant. Mais le reste du temps, hormis une fatigue extrême que je traine depuis longtemps, je vais relativement bien.

Depuis environ un mois, tout est devenu plus difficile pour moi. Je n'arrive plus à retrouver mon souffle. Je me sens comme une bombe à retardement. D'ailleurs mes proches sont victimes de mes sautes d'humeur qui ne sont en fait qu'un signal d'alarme. Ma tendance à aider les autres, à m'occuper de leurs bobos et ma relation à distance qui me maintenait dans un état presqu'euphorique chaque fois que j'allais à la rencontre de l'homme que j'aime ont tous fait en sorte que je ne me voyais pas m'enfoncer. Parce qu'à force d'écouter les malheurs des autres, on ne voit plus les siens, on ne les sent plus.

J'ai consulté des psychologues dans les dernières années. J'en ai plus les moyens. Mais ces rencontres m'aidaient parce qu'elles étaient pour moi le seul endroit où je me donnais le droit de m'épancher, de m'écouter réellement. Sans avoir cette impression d'être un poids. Sans me sentir coupable d'être plate, moche, triste à mourir. Sans avoir peur de me faire dire que je ressasse constamment un passé que je devrais laisser derrière moi. Parce que c'est tellement ce que je voudrais faire. Laisser toutes ces horreurs derrière moi.

Lorsque j'ai lu le texte de
Sandra , je n'ai pu que saluer son courage. Mais son texte, son témoignage, a eu un effet à retardement. Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai compris à quel point ses mots avaient fait leur petit bonhomme de chemin à l'intérieur de moi.

Hier matin, je n'allais pas bien. J'avais besoin de sortir seule, prendre l'air. J'ai marché durant trente minutes à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le soleil réchauffait mon visage. La neige craquait sous mes pieds. Il faisait si beau à l'extérieur mais la tempête faisait rage dans mon âme. À de nombreuses reprises, Sandra a envahi mon esprit Avec ses mots. Son courage. Son cheminement à elle.

Ce que j'ai puisé dans son texte, c'est la nécessité de me prendre en charge. D'arrêter de faire l'autruche. De trouver le courage de prendre soin de moi. D'arrêter de prendre les autres sous mon aile et apprendre à m'écouter avec la même générosité, avec la même empathie, que celles dont je suis capable pour autrui.
Je ne nie plus mon passé. Il fait partie intégrante de moi et ce, même si les blessures se refermeront avec le temps pour ne laisser que quelques cicatrices. Les cauchemars se multiplient depuis quelques temps, encore un signal d'alarme que je ne prends plus le temps de m'écouter ou que je ne prends plus le temps pour que l'on m'écoute. Sans nier mon passé, j'avais tendance à agir comme si ce dernier ne m'avait rien fait. Comme s'il avait été normal. Alors que je sais que, sans m'apitoyer sur mon sort, je dois prendre le temps de regarder toutes les séquelles afin d'aller vers autre chose.
Une de ces séquelles est le travail que n'arrive plus à faire mes neurotransmetteurs. À force d'encaisser les coups, certaines parties de mon cerveau se sont épuisées. Je n'ai donc plus la même capacité à traverser les épreuves que je ne l'ai eu dans le passé. Reconnaitre ça, pour moi, sans que je ne le sache pourquoi, c'est mourir un peu. Parce que je veux être forte. Je veux avoir vaincu ces salauds. Je veux avoir été plus grande qu'eux. Je veux encore croire qu'ils ne m'ont pas tout pris. Qu'ils ont sali mon corps et mon âme mais qu'ils n'ont pas eu ma tête que j'ai toujours su garder froide malgré tout.
En lisant Sandra, j'ai compris ce que je ne cessais de répéter à tout le monde: être fort, c'est aussi se permettre d'avoir de la peine et savoir demander de l'aide. Pour moi, être forte, pour les prochaines semaines, ce sera de ne pas seulement écouter les jours où tout va bien. Mais surtout d'être à l'écoute du vent qui souffle en moi quand la tempête gronde. De ne pas tout faire pour l'enterrer au fond de moi. Mais plutôt sortir ma tuque, mes mitaines et mon foulard et aller affronter tous ces intempéries qui se cachent au fond de mon âme.
Je ne sais pas si j'irai vers les antidépresseurs comme les médecins me le conseillent. Parce que j'en ai déjà pris plusieurs sortes en 1997 sans en voir un bénéfice quelconque. Parce que les dernières tentatives m'ont donné tant d'effets secondaires que je m'en suis ressentie encore pire que lorsque je m'en passe. Ce que je sais, c'est que j'étudierai toutes les possibilités qui s'offrent à moi. J'essaierai de ne me fermer à aucune opportunité en tentant de me respecter mais en faisant preuve d'ouverture d'esprit aussi. Une fois de plus, je m'armerai de courage. Mais je mènerai mon combat d'une autre façon. Avec moins de hargne. Avec plus d'amour et de respect pour celle que j'ai été, pour celle que je suis. Et apprendre à aimer celle que je suis en train de devenir.
Mon vécu est différent de celui de Sandra. Le chemin que j'emprunterai pour ma guérison le sera sans doute aussi. Mais au bout du compte, je crois qu'elle et moi avons fait le même choix: prendre soin de soi.
Merci Sandra!

vendredi, décembre 23, 2005

Parce que...


moi aussi, ça m'a bien amusé!

Pour faire votre propre portrait:

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L'heure des choix a sonné...

Je me suis faite silencieuse dans les dernières semaines. J'ai pourtant vécu un grand nombre de choses, ou d'émotions plutôt.
Mon chum a quitté sa patrie pour s'en venir habiter dans mon petit 1 1/2 au début du mois de décembre. Nos débuts de vie commune ont plutôt été difficiles à cause d'une multitudes d'imprévus. Au moment où les choses s'amélioraient, ou nous trouvions notre rythme de croisière, mon amoureux (toujours à la recherche d'un emploi) a reçu un appel pour une entrevue... dans son coin à lui!! Une entrevue, une évaluation technique et un test d'anglais plus tard, le voilà engagé dans une compagnie rêvée avec des conditions salariales plus qu'avantageuses.
Nous attendions ce moment depuis si longtemps. J'aurais dû être heureuse. Mais j'ai plutôt été prise d'une tristesse infinie. Doublée de la culpabilité de ne pas être capable de célébrer cette belle nouvelle comme elle devrait l'être.
Parce que moi, je ne suis pas prête à tout quitter de ma vie pour aller rester auprès de lui, dans son coin de pays. De laisser un travail que je pratique dans la même entreprise depuis 12 ans. De quitter mon réseau d'amis et de professionnels de la santé qui m'est si précieux. De me retrouver loin de tous mes repères à un moment de ma vie où l'angoisse est déjà tellement présente.
J'ai peur. Tellement peur. Même s'il habite encore chez-moi pour l'instant, un fossé semble déjà se creuser entre nous. Il comprend mes réticences mais semble un peu déstabilisé par la force des émotions qui m'habitent. J'ai de la difficulté à manger, à dormir, je tremble. Je ne me sens pas la force d'affronter tout ça.
Mon cerveau est embrumé. Je ne sais plus ce que je veux réellement. Ce que je ressens vraiment. Je ne sais plus où j'en suis. J'aurais envie d'être seule. Me rouler en boule. Pleurer. Espérer que je vais me réveiller de ce mauvais rêve. Mais paradoxalement, j'ai envie de l'avoir près de moi. D'avoir ses mains sur moi. De toucher sa peau si douce. De voyager dans le vert de ses yeux. De sentir sa bouche s'échouer sur la mienne.
J'aime cet homme qui a su me ramener à la vie en me faisant voyager sur des continents jamais explorés. La force de mon amour pour lui n'est aucunement remise en question. Mais l'heure des choix a sonné.
Pour l'instant, dans les prochains jours, je vais tenter de vivre le moment présent. De ne pas penser aux lendemains qui s'annoncent difficiles. Je vais essayer de me brancher uniquement sur mon amour pour lui. Sur son amour pour moi. De célébrer notre un an de fréquentation sans penser à la prochaine année qui s'en vient...
Joyeux Noël à vous, chers blogueurs!