dimanche, octobre 23, 2005

Une fin de semaine sans courir...

C'était ma fin de semaine sans lui.
Vendredi soir, j'ai trouvé ça difficile de ne pas aller le rejoindre par chez-lui. Il me manquait beaucoup. J'avais juste une envie... sacrer mon camp en Mauricie!
Et puis, samedi, j'ai réalisé que cette fin de semaine seule me fait le plus grand bien. Que j'en avais besoin. Même s'il me manque.
Depuis l'accident de Ju, je cumule les heures supplémentaires au travail. Je cours comme une folle. Je travaille presque à tous les soirs, que ce soit à partir de chez-moi ou de mon travail. À travers tout ça, j'ai pas le temps de vivre. Vivre les émotions que je dois vivre. Pas le temps d'avoir du plaisir non plus. Juste le travail. Je me lève tôt, je me couche tard et tout ce que je fais, c'est travailler. Je parle sur MSN à mon homme un petit 15 minutes chaque soir. C'est le seul moment où j'ai l'impression de réellement exister et même encore, puisque j'ai souvent un document de travail à l'écran!
Alors, ce week-end, j'essaie de me retrouver un peu. Je suis épuisée. Je m'en rends réellement compte. J'ai dormi très tard hier matin pour me recoucher à 13 h 30! Et j'ai lu; une passion que je n'ai pas trop le temps de pratiquer depuis plusieurs mois! Bon, j'ai bien dû faire une heure de travail en soirée mais tout compte fait, cette journée je l'ai utilisé pour moi toute seule.
Évidemment, j'ai dû me rendre à l'évidence. Ce tourbillon dans lequel je me retrouve depuis presque 3 semaines m'oblige à me déconnecter de ce que je pourrais ressentir parce que je dois conserver mes énergies pour continuer à être performante au travail et faire des dizaines d'heures supplémentaires par semaine.
Depuis hier, je suis victime de nombreuses crises de panique. Que je gère bien pour l'instant. Mais que je devrai écouter tôt ou tard. Pas tout de suite. J'ai pas le temps de m'écraser. Mais bientôt je devrai le faire.
Ju revient au travail de façon progressive à compter de la semaine prochaine. Je récupérerai donc mon temps de façon graduelle. J'espère que les ravages ne seront pas trop grands. Que ces émotions enfouies au creux de mon ventre dans les derniers jours ne me sauteront pas en pleine face d'un seul coup mais viendront plutôt à moi une à la fois.
Je sais aussi que j'aurai de grandes décisions à prendre dans les prochaines semaines. Des décisions que je repousse parce que j'ai pas l'énergie. Mais qui à force d'être repoussée ne font que me prendre encore plus d'énergie. Je vais donc devoir prendre le temps de m'asseoir, peser les pour et les contre et assumer les conséquences que ces décisions auront sur ma vie.
Mais avant, il me reste une petite journée de congé. J'en profiterai pour lire un peu encore. Pour cuisiner un brin. Et évidemment, pour travailler! Mais une ou deux heures dans une journée, c'est pas comme 12 heures alors je le ferai presque en souriant aujourd'hui!
Bon dimanche à vous aussi!

mercredi, octobre 19, 2005

Pour...

Pour la paix que tu sais toujours ramener dans mon coeur.
Pour tous ces fous rires que nous partageons.
Pour la douceur de tes lèvres.
Pour la caresse de tes doigts sur mon corps.
Pour ce que je vois au creux de tes yeux quand tu me regardes.
Pour l'ardeur de tes étreintes.
Pour ta folie et ton univers bien à toi.
Je t'aime pour tout ça.
Et ce soir, tu me manques pour tout ça...

mardi, octobre 18, 2005

Ma fragilité...


Il vient toujours un jour où l'on doit s'avouer vaincue. Où l'on doit simplement rendre les armes. Pour plus qu'une journée.

Il vient un jour où notre fragilité nous pète en pleine face. Où notre vulnérabilité devient si grande qu'elle nous empêche de voir tout ce qui a pu constituer nos forces dans le passé.

Je suis rendue là.

Je suis actuellement dans un état d'épuisement assez incroyable. Je ne sais même pas où je trouve l'énergie pour continuer.

En fait, oui je sais. Chez lui. L'homme que j'aime. Quand je le vois, j'oublie tout. Je suis sans passé. Sans futur. Je suis avec lui, tout simplement. Il est mon havre de paix.

Ce soir, je m'écroule. Je n'ai plus de force. Je suis épuisée. Et il n'est pas là. Et je ne le reverrai pas avant 11 jours. Là, là, au moment où j'écris ces quelques lignes, je ne sais pas où je trouverai l'énergie pour me rendre à ce jour.

J'ai peur. Peur de ne plus pouvoir me relever. Peur de ne plus retrouver la fougue pour me battre. Peur que malgré tous mes efforts, depuis toutes ces années, qu'au bout du compte il ait eu ma peau.

Je me suis battue si fort. Ce soir, j'abandonne. Il n'est pas là pour savourer sa victoire. Il ne saura pas qu'il a encore une emprise sur moi. Lui et tous les autres qui se sont servis avant lui. Le souvenir que je leur ai laissé, c'est celui d'une fille courageuse, plus forte qu'eux. Qui ne baisse jamais les bras ni les yeux.

La vérité, c'est que cette fille, ils ont fini par la détruire...


Image tirée du site: http://www.renderosity.com
Artiste: Turtle
Nom de l'oeuvre: The angels battle is over

lundi, octobre 17, 2005

Soir après soir...


Son souffle dans mon cou.

Ses doigts dans mes cheveux.

Sa main qui se promène sur ma peau.

Les liens autour de mes poignets.

La lame qui dessine les courbes de mon visage et de mon corps.

Son pied qui s’abat sur ma cage thoracique.

La pelle qui s’écrase sur mon crâne.

Ma peur. Mes sanglots. Mon orgueil. Mes cris. Mes vomissures. Mes tremblements.

Soir après soir. Je les revis. Encore et encore.
Il y a 11 ans, le 11 octobre que la Sale Bête s'est emparée de mon corps.
Et volé une partie de mon âme.



Retire tes mains de sur mon corps
Et laisse-moi m’en aller.
Je ne veux pas revoir la mort…

Image tirée du site: http://www.renderosity.com
Artiste: Turtle
Nom de l'oeuvre: Pedophiles never stop

mercredi, octobre 12, 2005

2 dodos...

Dans deux dodos, je pourrai enfin être dans ses bras. Me saouler de son odeur. De la douceur de sa peau. De l'animalité de ses étreintes.
C'est fou comme le temps est relatif.
Ce matin, deux dodos, ça m'apparait trop long!

samedi, octobre 08, 2005

La fragilité de la vie...

Depuis juillet, j'habite le sous-sol de la maison de ma grande chum Ju et de son copain P. Elle m'a proposé d'y faire mon petit nid après avoir vécu durant deux ans des mésaventures dans mon logement précédent qui ont fini par ruiner ma santé physique et psychologique.
Mercredi soir, j'étais donc confortablement installée dans mon petit chez-moi. Assise devant mon ordinateur. Le coeur léger. À discuter par voie électronique avec mon chum. À lire par-ci par-là quelques lignes d'un roman captivant.
P. me crie "est-ce que tu m'as entendu?" en descendant les escaliers. Je lui réponds que non. Il me dit de façon trop calme, beaucoup trop calme et stoïque que Ju a eu un accident de voiture. Après lui avoir demandé à quelques reprises s'il ne me faisait pas une mauvaise blague, après avoir assimilé la réalité, mon sang s'est glacé.
J'aime cette fille comme j'ai aimé peu d'êtres humains dans ma vie. Parce que ceux qui entrent dans mon coeur sont des privilégiés tant ils sont peu nombreux. Et que Ju avec son dynamisme, son côté enfant et sa grande générosité a su y faire sa place comme peu d'autres. Juste à la pensée d'avoir pu la perdre mon coeur se serre. Les larmes me montent eux yeux.
Et puis, j'étais là, chez-moi, à l'imaginer vivre ces instants d'horreur quand j'ai réalisé que j'aurais dû être là, avec elle, ce soir-là. Ju et moi travaillons ensemble. Souvent, le mercredi, il m'arrive de rester plus tard au boulot et on revient ensemble à la maison. C'est ce que je devais faire ce soir-là. Mais pour toutes sortes de raisons, j'ai quitté les lieux de notre travail à 17 h 00.
Lorsqu'elle est entrée à la maison environ 3 heures après son accident, je suis montée la serrer légèrement dans mes bras étant donné son état alors que j'aurais voulu la serrer si fort! Je lui ai dit combien je l'aime. Elle m'a regardé dans les yeux et elle m'a dit "j'suis tellement contente que tu ne sois pas restée, que tu n'aies pas été avec moi".
Pour résumer l'accident, c'est une pétasse dans son gros Durango qui a cumulé les distractions pour finir par entrer directement dans la petite voiture de Ju, du côté passager. Aucune trace de freinage du Durango n'a été observée. L'auto de Ju est une perte totale, tant l'impact a été violent. Le siège où j'aurais dû prendre place a été soulevé. Le coffre à gant embouti et presqu'entièrement déplacé vers la gauche. Le frame crochi.
Ju se remet tranquillement de ses blessures. Elle est évidemment ébranlée. Physiquement, elle est dans un sale état même si elle n'a aucune blessure "grave" en apparence.
Et moi, depuis ce soir-là, je réfléchis beaucoup. Parce que j'aurai dû être là. Parce que pour la 2e fois de ma vie, la mort n'a pas voulu de moi et me l'a signifié. Parce que la vie me donne une troisière chance. Et que j'ai envie d'en profiter malgré l'état psychologique dans lequel je suis depuis de nombreux mois.
Ce matin, je quitte pour aller rejoindre mon homme. Plus que jamais j'ai hâte de le serrer dans mes bras. Parce que j'aurais pu ne plus jamais avoir le bonheur de le tenir contre moi. Et je réalise encore plus combien l'aimer et en être aimée en retour est un privilège. Et combien mon amitié avec Ju est un don du Ciel.
Je n'ai pas encore la force de dire merci à la vie. Je suis encore un peu trop amère face à toutes ces épreuves qu'elle m'a envoyées. Mais j'en réalise la fragilité. Demain, dans une heure, tout peut s'arrêter. Ce soir, dans 2 minutes, on peut perdre l'être qui compte le plus pour nous. Alors, non, je ne peux pas encore dire merci. Mais je vais dorénavant faire en sorte de vivre ma vie en fonction de n'avoir aucun regret.

dimanche, octobre 02, 2005

Au-delà des apparences...


Un peu plus tôt dans la journée, j'étais au Terminus de Longueuil afin d'attendre l'autobus qui me ramènerait chez-moi.
Assises par terre, il y avait trois adolescentes. Elles riaient. Elles regardaient et comparaient leurs achats du jour. L'une d'elles a particulièrement attirée mon attention. Elle était grosse. Elle était laide. Juste à vous l'écrire, je me sens mal. Mais c'est la stricte vérité. Aucun des traits de son visage n'étaient harmonieux; un nez beaucoup trop long, une bouche beaucoup trop petite, un menton fuyant et des yeux d'un bleu délavé. Elle avait les cheveux en bataille. Portait un immense chandail noir informe. Une longue jupe en jeans avec un appliqué fleuri de couleur lilas au bas. Et elle portait d'ignobles bas orange éclatant avec des pois blancs et des chaussures de skater bleues!
Je vous parle de cette adolescente sans aucune méchanceté. Parce que ce qui a d'abord attiré mon regard sur elle, c'est qu'après avoir ri de la blague d'une de ses copines, elle a soulevé la tête et mes yeux ont croisé les siens. J'y ai lu tant de choses.
Ses yeux m'ont parlé de la douleur qu'elle éprouve en se regardant dans une glace. De la peur qu'elle a de ne jamais être aimée par un garçon. D'être si différente de ses amies. Du peu de chance qu'elle a eu d'hériter d'un physique aussi ingrat.
J'aurais voulu lui parler. Lui dire que je comprends ce qu'elle éprouve. Lui dire qu'au fond de moi, je souffre du même mal qu'elle. Celui de me sentir monstrueuse. Lui dire que je suis chanceuse d'avoir un homme qui m'aime, me désire et me trouve belle mais que je suis morte de peur à l'idée qu'un jour il me voit telle que je suis: difforme, laide, monstrueuse. J'aurais voulu lui dire que sa douleur est aussi la mienne. J'aurais voulu la prendre dans mes bras et la bercer.
Mais même si j'avais voulu, je n'aurais pu le faire. Parce qu'au fond de ses yeux, outre la souffrance et la honte, j'y ai lu son mépris pour moi. Parce qu'elle, tout ce qu'elle a vu et retenu de moi, ce sont mes 102 livres, mes vêtements ajustés et le regard des hommes qui s'attarde sur moi.
Au fond, je ne sais pas laquelle de nous deux a eu le plus de chance. Est-ce que c'est celle chez qui les chaînes sont visibles même de l'extérieur ou encore celle qui portent en elle des chaînes qui sont invisibles pour autrui?

Image tirée du site: http://www.renderosity.com

Artiste: Turtle

Nom de l'oeuvre: Wall of glass

Comme au tout début...


Il y a longtemps que je ne suis venue étaler mes maux et mes mots.

Je viens encore vous lire régulièrement mais la fièvre de l'écriture semble ne plus m'habiter. Comme si me raconter n'avait plus aucune saveur pour moi. Sinon l'impression vague et désagréable de gémir sans cesse sur mon sort. Alors que dans mon quotidien, je suis tout, sauf ça!
Vous voyez, j'ai toujours tout fait pour ne pas faire "subir" mes petits moments plus déprimés aux personnes de mon entourage. Par peur d'être trop lourde. Mais par fierté et par orgueil aussi. Parce que je préfère me battre seule. Je suis donc du genre à raconter la tempête un coup qu'elle est passée.
Dans les derniers mois, mon blogue a été mon exutoire. L'endroit où je pouvais exprimer tout ce que je ressentais sans peur d'être trop. Trop intense. Trop dark. Trop sombre. Trop pesante. Sans craindre d'être jugée aussi. Et j'ai eu cette chance. Je n'ai jamais eu de commentaires désagréables et si je me fie à ce que je lis sur d'autre blogue, j'ai été plutôt chanceuse.
Mais voilà que ma peur d'être trop s'est emparée de moi, jusque dans mon blogue Et ce soir, j'ai choisi d'y revenir. D'y écrire comme au tout début. En faisant fi de ce que les autres pourraient penser. Parce que j''écris d'abord et avant tout pour moi. Pour me libérer.
Image tirée du site: http://www.renderosity.com/
Artiste: Mariny
Nom de l'oeuvre: Don't come closer