jeudi, juin 14, 2007

Une fille particulière avec un système... particulier!

Je prends une partie de mon heure de lunch pour enfin vous donner de mes nouvelles!

J'ai enfin reçu les résultats tant attendus!

Ce jour-là, j'étais dans la salle d'attente de la neurologue. Les mains moites, à tenter de lire le roman que je m'étais apporté pour me changer les idées. Des plaques rouges commençaient à envahir mon cou et ma poitrine. Mes aisselles se mouillaient sous l'effet de la peur. J'avais envisagé tous les scénarios. Et finalement, je m'étais pratiquement convaincue que je n'avais rien mais par moment, l'angoisse me submergeait entièrement!

Je lisais une ligne de mon roman et mon esprit vagabondait. Je me voyais tantôt en chaise roulante, tantôt annonçant à mes proches que je n'avais rien! J'ai relu la même foutue ligne une bonne dizaine de fois, incapable de me concentrer sur un de mes auteurs pourtant préférés!

Pour m'aider, la spécialiste avait du retard. Ça ne lui était jamais arrivé auparavant! J'ai donc patienté 45 minutes dans cette salle d'attente. Jamais le temps ne m'était apparu aussi long!

Elle m'appelle finalement! Je regarde son visage. Je sonde son regard. À la recherche d'un indice qui pourrait me dire si elle m'annoncera le pire. Elle s'asseoit et me regarde elle aussi, plongeant ses yeux noirs dans les miens, plus bleus que le ciel.

Elle me dit:

"Bon, j'ai des bonnes nouvelles. Vous n'avez pas la sclérose en plaques. En fait, vous avez une petite hernie discale en cervical. On peut donc pratiquement dire que vous n'avez rien. Du moins, rien qui explique vos symptômes.".

Je suis soulagée. Puis, rapidement, mon esprit se remet à vagabonder. Le soulagement fait déjà place à une panoplie d'émotions dont je n'arrivais pas à dépeindre la couleur.

Je ne peux pas rien avoir. Mon système nerveux central est anormal!!! Je sais que bien des gens se seraient arrêtés là. Mais pas moi. J'ai besoin de savoir.

Je l'attends m'expliquer qu'elle m'a fait passer tous les tests en relation avec mes signes et symptômes. Que rien ne peut les expliquer. Qu'elle ne peut rien faire de plus. Qu'elle ne sait pas si mon état va se détériorer. Qu'elle ne peut prédire jusqu'ou mon système nerveux se déstabilera. Qu'elle ne peut me certifier que demain, je ne me réveillerai pas incontinente.

Heureusement, elle ne peut me dire que tout ça, c'est dans ma tête. Parce que je sens que j'aurais fait partie de ce lot. Mais, une hyperréflexie généralisée et les Clonus, on ne peut pas "faker" ça. Elle m'a rééxaminé pour en écarquiller encore les yeux devant l'état un peu particulier de mon système nerveux. Et elle m'a donné congé.

J'ai appelé mon chum. J'ai appelé mon père. Ils étaient heureux. Moi, j'étais perplexe. La médecine ne peut expliquer mon état. J'ai de nombreux symptômes qui ne pourront donc jamais être soulagés parce que les tests sont normaux, parce que rien ne les explique!

Je suis donc confrontée, comme bien des gens, et j'en suis certaine, aux limites de la médecine. On a beau être en 2007, le corps humain recèle parfois de ces secrets que pas un des plus grands spécialistes au monde ne pourront percer à jour.

L'anxiété a mis un certain temps avant de quitter mon corps. Maintenant, je vais mieux à ce niveau. Il m'arrive encore de me demander de quoi sera fait demain. D'avoir peur que mon état dégénère. Et puis, finalement, qui sait de quoi demain est fait? Pas grand'monde comme on dit! Alors, je vis au jour le jour. J'apprends à vivre avec les limites que mon corps m'impose. Avec toutes ces douleurs qui m'accablent. Et avec un système nerveux particulier!

Je veux dire à tous les gens qui m'ont écrit par courriel ou sur ce blogue un gros merci! Jamais, grâce à vous et aux gens de mon entourage, surtout mes collègues de travail, je ne me suis sentie seule dans cette si longue attente!

Merci!