mardi, juillet 26, 2005

Faire la paix avec mon corps...

Hier, je vous parlais de jugement. Du manque de tolérance. Un phénomène malheureusement répandu dans notre société.

La Souris a écrit un texte qui traite d'une facette de ce manque de tolérance. Du jugement à l'état pur. De la bêtise humaine. Elle parle également de son rapport avec le corps. Du rapport de la société en général par rapport au corps, à la beauté du corps.

Depuis plusieurs jours, j'ai ces mots qui me taraudent l'esprit. Je sais que j'ai écrit de nombreux textes plutôt intimes que vous retrouvez sur mon blogue. Pourtant, j'ai hésité avant d'écrire celui-ci. J'hésitais à me livrer. À me mettre à nu. Mais je plonge.

Je n'aime pas mon corps. En plus de souffrir de la "maladie" la plus répandue chez la race féminine, je sais pertinemment que mon passé y est pour quelque chose.

J'ai toujours considéré mon corps comme mon ennemi. D'abord, parce que ma mère ne me trouvait pas jolie et que j'ai cru qu'elle ne m'aimait pas pour cette raison. En vieillissant, j'ai maudis ce corps qui attirait tous ces loups et, finalement, la Sale Bête.


À l'adolescence, je plaisais beaucoup. J'ai brisé des ménages. J'ai "joué" avec mon corps. Sans jamais l'offrir. De toute manière, je n'avais pas à l'offrir. Depuis longtemps déjà, on le prenait sans même me le demander.

Puis, après le passage de la Sale Bête, j'ai grossi. J'ai cessé de plaire. Je n'allumais plus le désir avec mon corps. Il m'est arrivé de l'allumer avec mon intelligence, avec ma personnalité. Mais plus jamais mon corps n'était une arme de séduction.

Je me détestais avec ces kilos en trop. Et j'avais beau faire des régimes, je n'arrivais pas à maigrir. J'étais certaine que ce poids était la raison de mes échecs. Le pourquoi je me trouvais si laide. Le pourquoi je me détestais tant.

Puis, je me suis mise à fondre. Comme neige au soleil. Je pèse actuellement le poids que j'avais avant. Avant qu'Il ne me brise. Et je ne me trouve pas plus jolie.

Le désir s'est rallumé dans l'oeil des hommes. Et j'ai trouvé mon homme. Celui auprès de qui je me sens parfois belle. Belle dans ses yeux. Pas dans les miens.

Parce qu'au fond de moi, je me trouve toujours aussi laide. Aussi monstrueuse. Ils ont fait de moi un monstre. Et ça me tue quand j'y pense.

J'ai des bleus au coeur. Des bleus à l'âme de tous ces hommes qui ont pris mon corps sans me le demander. Et j'en porte aussi les traces physiques. Je n'ai pas respecté ce corps. Toutes ces fois où je me suis empiffrée pour ne plus sentir la douleur, pour ne plus sentir que je voulais être comme les autres filles de mon âge et avoir un gars qui me serre dans ses bras pas juste pour mon cul. J'ai détesté mon corps. Et, je le déteste encore.

Quand je regarde les tonnes de vergetures qui tapissent mes hanches et mes cuisses. Quand je regarde les marques laissées par ce passé de violence sexuelle. Quand je suis incapable de me laisser toucher les seins marqués par le temps et quand mon corps est malade parce qu'une partie de moi refuse de s'abandonner à l'homme que j'aime. Je déteste mon corps. Et je le détesterai encore et encore.


Et, lorsque je mets des vêtements sexy, ce n'est pas pour attirer les regards sur moi. Ce n'est pas pour attiser le désir (même si c'est parfois plaisant). C'est surtout pour faire un pied de nez à mon passé. À tous ces salauds qui m'ont pris sans ma permission et surtout à tous ceux qui s'aviseraient de vouloir le faire aujourd'hui. Mon corps m'appartient. Jamais plus personne ne le touchera sans mon consentement. Aujourd'hui, je suis forte. Forte d'avoir remporté bien des combats. Et quand il arrive que je plonge mes yeux dans ceux d'un de ces pervers qui rêvent de me prendre alors que j'en ai pas envie, il sait que la bataille est perdue d'avance...

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