lundi, juillet 25, 2005

La tolérance...

J'ai enfin été voir le film dont tant de gens m'ont parlé, C.R.A.Z.Y.

Et j'en suis ressortie profondément touchée.

Pour quiconque mène un combat différent de la masse, C.R.A.Z.Y. est un message d'espoir.

Je ne suis pas homosexuelle. Mais, mon vécu m'a rendue différente de la plupart des gens.

À 30 ans, j'entame ma vie amoureuse. À 30 ans, j'amorce ma vie sexuelle. Et croyez-moi, tout au long de ma vingtaine, j'en ai eu des commentaires. J'ai surtout surpris des conversations dans mon dos. Et parfois, j'en ai beaucoup souffert.

Je travaille au même endroit depuis mes 18 ans. Pendant douze ans, les gens avec qui j'ai travaillés ne m'ont connu aucune histoire d'amour. À part les béguins que certains patients développaient à mon égard, je n'avais aucune histoire d'hommes dans ma vie. Je n'étais pas normale à leurs yeux.

Tu crois qu'elle est lesbienne? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez-elle? Elle n'est pourtant pas si moche.

Les périodes où j'étais plus que découragée de ne pouvoir mener une vie affective normale, ces commentaires me blessaient profondément. Et je n'ai jamais voulu étaler mon histoire. Aucun de mes collègues de travail (sauf ceux de qui je suis devenue une amie proche) ne sait par quoi j'ai passé. Pas même ceux qui travaillaient avec moi durant la période où mon viol est survenu il y a 10 ans.

J'ai parfois eu envie de leur crier mon désespoir par la tête. J'ai parfois eu envie de leur mettre mon histoire en pleine face pour qu'il cesse de me juger. Mais je ne l'ai jamais fait.

Ils savent maintenant que j'ai un homme dans ma vie. Et pourtant, je fais encore face au jugement. Je croyais que le jour où j'aurais un chum, je ne me sentirais plus différente. Mais il ne se passe pas une journée au boulot sans que l'on me fasse sentir mes différences. Parce que même amoureuse, je ne suis pas comme eux. Je suis amoureuse d'un homme marginal. Et, je vis une histoire d'amour marginale. Ça me vaut encore des commentaires, des conversations à mi-voix.

Mon médecin m'a dit il n'y a pas si longtemps "cesse de vouloir être comme les autres, tu ne pourras jamais l'être parce que tu n'as pas connu une vie comme celle de la majorité des gens et que tu es devenue une femme formidable, malgré ces différences".

Je souffre encore parfois de mes différences. Mais de plus en plus souvent, je les apprécie. J'ai su m'entourer de gens qui m'aime comme je suis. Même si je ne suis pas comme eux. Même si ma vie n'est pas comme la leur. Et puis, j'apprends doucement à aimer celle que je suis.

Mon combat n'est pas le même que celui de Zach mais il parle de la même chose: la tolérance. Tolérer les différences. Ne pas en avoir peur. Ne pas porter de jugement.

Parce que s'il n'y avait pas de jugement, si tout le monde faisait preuve de tolérance... personne ne se sentirait différent.

Nous sommes ce que nous sommes. Vouloir se changer pour plaire aux autres, c'est se perdre. C'est mourir un peu...

Et moi, j'ai choisi la vie.

2 Comments:

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