dimanche, mai 29, 2005

Haine, vieillesse prématurée et manque...

«Ça vient de loin la haine. Ça fait mal, ça brûle, ça détruit et parfois même ça tue. Mais pas le corps. Jamais le corps. Ça tue l’innocence, les illusions, l’espoir et on devient dur. Plus dur que notre visage, plus dur que nos absences. Je l'ai reniée, ignorée, haie même. Mais hair ce qui nous maintient en vie n'est possible que si l'on renonce à vivre soi. Je ne serai jamais complice. Je continuerai de hurler le silence même si cela doit briser ce qui ne l’a pas été. Même si c’est absurde. Même si c’est inutile.
Ce n'est pas simple de hair. Il faut lutter contre soi-même. Refuser d'oublier, refuser de comprendre. Pourtant, on comprend et on lutte. On lutte parce qu'on ne croit plus que les bons gagnent tout le temps, que le crime ne paie pas, qu'on naît tous égaux, qu'on a ce qu'on mérite. Croire que la vie s'arrogera le droit de rééquilibrer les comptes est bien trop aléatoire pour moi. J'ai choisi mon camp: l'affontrement»
«Il y a de ces gens qui naissent avec une si minuscule fissure qu'on ne peut la voir à l'oeil nu. Je suppose qu'on ne le sait pas soi-même, et que quand on le sait, la fissure est déjà une faille. Il faudrait prévenir les pères que l'enfance est sacrée. Leur dire qu'elle peut disparaître dans cette faille. Qu'ils peuvent la détruire. De la mienne, je ne garde rien. Rien qu'une vieillesse prématurée née de la nécessité de survivre.»
«L'émotion du manque, c'est tangible. À certaines heures ou dans certains lieux, l'émotion du manque est viscérale, tellement prête à hurler, que la douleur de la perte n'est rien à côté de la souffrance ressentie par la certitude de l'absence.»
Tirés de: La petite fille à la peau trop blanche de Nathalie Thomas.

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