Le repos de la guerrière
Ma mère est décédée alors que je n'avais que 10 ans. Son corps a lâché, épuisé de cette vie de misère qu'elle lui aura fait subir. J'avais tellement d'autres combats à livrer qu'en vieillissant, même si je savais que ma mère n'avait pas été parfaite, je n'éprouvais aucune colère à son égard. Je me voyais grandir, évoluer, éprouvant certains problèmes relationnels avec les hommes, mais croyant que ça venait de mes autres batailles. Jusqu'au jour ou une thérapie m'a révélé à quel point ma mère avait eu un impact négatif sur mon évolution.
Je vous ai sans doute semblé un peu dure à son égard. Pourtant, je l'ai aimé. Et la petite fille que j'ai été et qui est encore en moi l'aimera toujours. Elle aussi elle m'a aimé. Beaucoup, mais mal. J'étais son miroir. Je lui rappelais ses échecs. Elle se détestait tellement qu'elle me l'a fait chèrement payé. Mais, sachez que j'ai aussi eu quelques moments magnifiques avec ma mère. Surtout cette journée, la veille de sa mort, ou elle m'a fait découvrir sa vie de petite fille. Ce qu'elle avait été avant, avant que tout se mette à déraper dans sa vie. Avant qu'elle ne commence à bousiller la mienne.
Et dimanche, j'ai vraiment senti le poids de l'héritage qu'elle m'a laissé. Je lui ai enfin dit ce que je n'avais jamais osé lui dire. En fait, je n'avais jamais su avant ce jour que j'avais autant de colère envers elle. Je n'ai jamais aimé ce sentiment. Et je ne l'aime toujours pas.
Mais je sais que pour guérir, il faut passer par certaines étapes. Et, je ne peux plus nier l'impact destructeur que les paroles et les gestes de ma mère ont eu sur ma psyché de petite fille en manque d'amour.
Maintenant, je comprends pourquoi je veux être LA plus belle. Parce qu'une petite fille est toujours la plus belle pour sa mère et que moi, je n'ai pas su l'être.
Maintenant, je comprends pourquoi je n'entreprends rien que je ne pourrai pas réussir avec excellence. Parce qu'elle exigeait que je sois LA meilleure. Que je sois tout ce qu'elle n'avait pas su ou pu être.
Maintenant, je sais pourquoi je n'ai pas été amoureuse avant mes 29 ans. Parce que j'ai toujours su qu'aimer pouvait faire mal à mourir...
Mais, j'ai aimé. Et oui, j'ai mal à mourir par moment. Parce que l'homme que j'aime est exactement comme ma mère. Il a beau m'aimer de tout son coeur, il s'aime si peu lui-même qu'il ne sait pas m'aimer, il ne peut pas m'aimer.
Outre la souffrance qui l'accompagne, une peine d'amour a ceci de merveilleux, c'est un révélateur. Si nous prenons le temps de sonder notre âme, si nous prenons le temps de vivre chacune des étapes de ce "deuil", nous en ressortons grandi. Grand d'une nouvelle connaissance de soi. Connaissance de soi qui finira un jour par nous éviter certaines erreurs, certaines blessures.
Les derniers jours ont été difficiles. Depuis hier, je vais mieux. Et j'ai enfin le recul nécessaire pour voir que le texte qui a jailli de mes doigts dimanche était une bombe. Mais je crois que je l'ai désamorcé avant qu'elle saute...
La tempête est passée. Croyez-moi, je profite de cette accalmie. De ce doux repos.
Et, comme après chaque bataille, je me sens déjà assez forte pour livrer mon prochain combat.
Parce que, je suis une guerrière!
Je vous ai sans doute semblé un peu dure à son égard. Pourtant, je l'ai aimé. Et la petite fille que j'ai été et qui est encore en moi l'aimera toujours. Elle aussi elle m'a aimé. Beaucoup, mais mal. J'étais son miroir. Je lui rappelais ses échecs. Elle se détestait tellement qu'elle me l'a fait chèrement payé. Mais, sachez que j'ai aussi eu quelques moments magnifiques avec ma mère. Surtout cette journée, la veille de sa mort, ou elle m'a fait découvrir sa vie de petite fille. Ce qu'elle avait été avant, avant que tout se mette à déraper dans sa vie. Avant qu'elle ne commence à bousiller la mienne.
Et dimanche, j'ai vraiment senti le poids de l'héritage qu'elle m'a laissé. Je lui ai enfin dit ce que je n'avais jamais osé lui dire. En fait, je n'avais jamais su avant ce jour que j'avais autant de colère envers elle. Je n'ai jamais aimé ce sentiment. Et je ne l'aime toujours pas.
Mais je sais que pour guérir, il faut passer par certaines étapes. Et, je ne peux plus nier l'impact destructeur que les paroles et les gestes de ma mère ont eu sur ma psyché de petite fille en manque d'amour.
Maintenant, je comprends pourquoi je veux être LA plus belle. Parce qu'une petite fille est toujours la plus belle pour sa mère et que moi, je n'ai pas su l'être.
Maintenant, je comprends pourquoi je n'entreprends rien que je ne pourrai pas réussir avec excellence. Parce qu'elle exigeait que je sois LA meilleure. Que je sois tout ce qu'elle n'avait pas su ou pu être.
Maintenant, je sais pourquoi je n'ai pas été amoureuse avant mes 29 ans. Parce que j'ai toujours su qu'aimer pouvait faire mal à mourir...
Mais, j'ai aimé. Et oui, j'ai mal à mourir par moment. Parce que l'homme que j'aime est exactement comme ma mère. Il a beau m'aimer de tout son coeur, il s'aime si peu lui-même qu'il ne sait pas m'aimer, il ne peut pas m'aimer.
Outre la souffrance qui l'accompagne, une peine d'amour a ceci de merveilleux, c'est un révélateur. Si nous prenons le temps de sonder notre âme, si nous prenons le temps de vivre chacune des étapes de ce "deuil", nous en ressortons grandi. Grand d'une nouvelle connaissance de soi. Connaissance de soi qui finira un jour par nous éviter certaines erreurs, certaines blessures.
Les derniers jours ont été difficiles. Depuis hier, je vais mieux. Et j'ai enfin le recul nécessaire pour voir que le texte qui a jailli de mes doigts dimanche était une bombe. Mais je crois que je l'ai désamorcé avant qu'elle saute...
La tempête est passée. Croyez-moi, je profite de cette accalmie. De ce doux repos.
Et, comme après chaque bataille, je me sens déjà assez forte pour livrer mon prochain combat.
Parce que, je suis une guerrière!