dimanche, juin 12, 2005

La fille forte...

Je suis une guerrière, je l'ai déjà dit. J'ai livré de nombreux combats et je crois les avoir tous gagnés même si certains ont laissé des traces plus profondes que d'autres.

Je suis une fille fière et orgueilleuse. Je n'aime pas attirer la pitié d'autrui. J'aime pas étaler mes peines. J'ai fait de nombreuses crises d'angoisse en plein travail ou en pleine réunion entre amis sans que personne ne se doutent de quoique ce soit. J'hésite pas à me confier à mes amis lors de moments plus difficiles mais je n'ai jamais aimé le faire lorsque la crise est à son plus fort. J'ai toujours pansé mes blessures seule. J'en parle après.

Depuis un an, je vous l'avoue aujourd'hui, je survis beaucoup plus que je ne vis. J'y ai vécu le pire et le meilleur. J'ai frôlé la mort à deux reprises. J'ai toujours refusé d'arrêter le travail. Je n'ai même pas pris de vacances. Pourtant, de mon tumulte intérieur, personne, à part mes proches amis, n'a rien su.

J'ai eu de nombreux problèmes de santé. J'ai donc vu mon médecin régulièrement. Chaque fois que je lui ai parlé de mes moments difficiles, j'étais souriante, détendue. J'étais la fille forte. Pourtant, s'il y a un être empathique, un être "humain", c'est bien lui. Mais je savais que si je lui parlais de mes difficultés, il me proposerait des choses que je ne voudrais pas envisager.

Voilà, vendredi, j'avais rendez-vous avec mon médecin. Devant lui, il avait, comme toujours, la fille forte, lucide. Celle qui en a vu d'autres. Nous avons parlés de mes problèmes de santé actuels. Il était confiant. J'étais souriante. La rencontre tirait à sa fin, croyait-il. Et j'ai laissé tomber mon masque. Je ne savais pas comment abordé le sujet. Comment dire à son médecin que l'on voit régulièrement qu'on est en train de s'écrouler depuis un an? Comment lui expliquer que mes sourires ne sont pas feints mais que parfois, la mort rôde en moi? Comment lui dire que la mort m'appelle mais que je ne veux pourtant pas mourir?

J'ai su trouver les mots. Durant 30 minutes, nous avons discutés. Ses yeux bienveillants m'ont donné la force de tout lui dire de ces descentes aux enfers. Qui ne durent jamais longtemps. Depuis que je suis toute petite, j'ai peur des maladies mentales. Il a senti cette peur et s'est fait rassurant. Je suis seulement au bout de mon rouleau. Un rouleau que j'étire et que j'étire depuis trop longtemps.

Et je dois m'avouer vaincue. Je ne suis plus la fille forte. Je suis fragile, vulnérable. Je suis angoissée et anxieuse. Je suis aussi souriante, énergique, amoureuse. Mais moins souvent que tout le reste. Dans ma tête, c'est la folie. Entre mes insatisfactions professionnelles, un déménagement prochain durant lequel je devrai faire de nombreux deuils et de nombreuses concessions, une relation amoureuse difficile due à la distance et une santé chancelante, je trouve bien peu de répit, bien peu de soleil.

Je voudrais prendre des vacances. Des vacances de moi. M'en aller loin de moi-même. Fuir à l'autre bout de mon monde. Quand plus rien ne tourne rond dans son propre monde, où peut-on trouver refuge? Quand il n'y a plus un petit coin de son âme qui respire la paix, vers quoi peut-on se tourner?

Je cherche la réponse. Je cherche cet endroit en moi, ou ailleurs, où il ferait bon vivre. Où je pourrais respirer profondément.

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