dimanche, mars 20, 2005

Lettre à celui qui a volé mon coeur

Voilà un mois et demi que j'ai mis un terme à notre relation. Et pourtant, tu es toujours celui que j'aime. Tu es toujours l'homme qui fait battre mon coeur.

Avant toi, jamais je n'avais aimé. Et puis, tu es arrivé dans ma vie. Quand tu as posé ton nez contre mes cheveux, j'ai su que je connaissais enfin l'amour. Ce soir-là, pour la première fois de ma vie, je me sentais merveilleusement bien. Tu as su ramener la vie en moi avec ta douceur, ta timidité et ta sensibilité. Cette nuit-là, j'ai enfin connu la paix. Et tout ce que j'ai désiré à partir de cette nuit, c'est que ton corps se retrouve près du mien encore et encore.

La distance qui nous séparait et qui m'empêchait de t'avoir près de moi aussi souvent que je l'aurais voulu m'a vite propulsée dans un état de manque. Moi qui n'avais jamais eu besoin de l'amour et de l'affection de quiconque, je me voyais réduite à un seul désir: me retrouver dans tes bras. Je n'arrivais plus à penser à rien d'autre. Alors que toi, tu es un être indépendant, à la limite de l'indifférence. Tu fais partie des gens qui ont peur d'aimer. Des gens qui vivent dans leur tête. Alors que moi, je ne suis qu'émotions. Alors que moi, amoureuse pour la première fois de ma vie, je t'avais déjà dans la peau. Je me suis lancée dans cette relation, sans aucune restriction, sans aucune peur, sans fausse pudeur.

Et puis, j'ai frappé un mur. J'ai perdu mon équilibre que j'avais mis tant d'années à construire. Je n'existais plus qu'à travers toi, que pour toi. J'ai réalisé que toutes ces années sans avoir et sans vouloir d'amour avaient créé un gouffre immense en moi. La femme en moi a disparu pour laisser place à la petite fille abusée et rejetée que j'ai été. Et toi, tu étais déstabilisé par tous ces besoins que j'avais. Tu as passé ta vie à éviter les complications, à les fuir. Tu n'avais pas envie de vivre ça. Tu n'as pas su comprendre. Tu n'as pas su entendre que malgré que tu me trouvais belle, moi je me percevais comme un monstre. Tu n'as pas su comprendre que j'avais besoin que tu me dises que j'étais importante pour toi. Tu n'as pas voulu savoir l'histoire qui m'a amené à toi. Un fossé se creusait entre nous. Sauf lorsque nous nous retrouvions dans les bras l'un de l'autre. À chaque fois, le miracle se reproduisait... Quand nos peaux se rencontraient, nous redevenions seuls au monde. Plus rien n'existait. Ma douleur, mon angoisse, mes névroses et nos différences disparaissaient.

Mais la douleur, le manque étant plus forts, j'ai préféré partir malgré l'amour que j'avais pour toi. J'ai préféré partir, par amour pour toi et un peu pour moi. Parce que je sais que tu n'es pas l'homme dont j'ai besoin. Tu le sais aussi, tu me l'as dit. Nos différences sont trop grandes. Toi, tu es l'éternel adolescent qui refuse de vieillir. Et moi, je suis vieille depuis si longtemps.

Depuis, nous nous sommes revus deux fois. Deux merveilleuses nuits. Parfois, j'ai l'impression que tu t'ouvres un peu plus à moi. C'est toujours pour mieux te refermer par la suite. Tu me tues un peu plus à chaque jour. Mais tu n'es plus mon chum alors je ne peux plus rien te demander... Je t'ai redonné ta liberté. Je me bats pour la mienne. Parce que chaque jour est un combat. Mon désir et mon amour pour toi ne font que grandir plutôt que de s'estomper. Je sais qu'il n'y a qu'une solution: partir, partir loin de toi pour ne plus jamais revenir. Parce que je t'aimerai toujours. Ne plus te revoir, ne plus sentir ton odeur et le temps sont les seuls remèdes. Pourtant, juste à l'idée de ne plus toucher ton visage, de ne plus sentir ton nez dans mes cheveux, de ne plus t'aimer... je meurs un peu plus.

Mais comment quitter à tout jamais celui auprès de qui je me sens en vie, celui qui m'a fait revivre? Que faire quand la vie et la mort nous sont donnés par la même personne?

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